Raouraoua flegmatique, Zaher heureux comme un bébé Zaher : «Nous invitons Raouraoua à notre réunion prévue les 24 et 25 décembre» Dans le vent depuis plusieurs semaines, la réconciliation entre Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football, et son homologue égyptien, Samir Zaher, a été scellée hier en grandes pompes, à Doha, capitale du Qatar. En effet, le président de la Confédération asiatique de football, cheikh Ben Hammam, et le président de la Fédération qatarie, cheikh Mohamed Ibn Khalifa Al Thany, peuvent s'estimer fiers d'avoir pu enfin concrétiser un projet sur lequel ils travaillaient depuis plusieurs mois. Sans doute que l'obtention, par le Qatar, de l'organisation du Mondial-2022 a accéléré le processus. Raouraoua flegmatique, Zaher heureux comme un bébé C'est à l'hôtel Sheraton que la conférence de presse annonçant la réconciliation s'est tenue, devant un parterre de journalistes, en majorité égyptiens. Si Samir Zaher affichait une mine enjouée et un large sourire comme un bébé, trop content que cette réconciliation, à laquelle il appelait depuis des mois, se fasse enfin, Raouraoua, lui, avait le visage plutôt fermé et flegmatique, comme pour affirmer que la page est tournée, mais pas arrachée. Ben Hammam : «La question des excuses ne sera plus jamais évoquée» Ben Hammam a ouvert la conférence en exprimant sa joie pour le dénouement qu'a connu le conflit entre Raouraoua et Zaher, remerciant Mohamed Ibn Khalifa Al Thany pour sa persévérance pour concrétiser cette réconciliation. «Même si nos précédentes tentatives avaient échoué, nous n'avons jamais désespéré», a-t-il souligné. Il a indiqué que «la question des excuses ne sera plus jamais évoquée et les deux parties se tourneront désormais vers l'avenir». Après quoi, Raouraoua et Zaher, assis côte à côte, se sont publiquement donné l'accolade et ont posé ensemble. Zaher : «Nous invitons Raouraoua à notre réunion prévue les 24 et 25 décembre» Dans sa déclaration, Samir Zaher a affirmé qu'il «n'y a jamais eu de problème entre les peuples égyptien et algérien, que beaucoup de choses lient et qui ne peuvent être désunis par une simple querelle.» Il a insisté sur le fait que «Raouraoua et moi sommes des amis et même des frères, depuis de longues années. Je me suis entretenu avec lui et nous avons surtout parlé de l'avenir. Nous n'avons pas évoqué le passé. Nous sommes désormais disposés à l'accueillir à tout instant. Justement, la Fédération égyptienne de football tiendra une réunion les 24 et 25 décembre et nous invitons Mohamed Raouraoua à être notre invité en la circonstance», a-t-il lancé. Raouraoua : «Les Fédérations algérienne et égyptienne sont tenues de travailler ensemble» De son côté, Mohamed Raouraoua a affirmé qu'en sa qualité de président de la FAF, il doit accepter la réconciliation «car les fédérations algérienne et égyptienne sont tenues de se rencontrer et à travailler ensemble au niveau de plusieurs organisations régionales et continentales affiliées à la FIFA». Il a quand même pris le soin de bien nuancer son propos afin de mettre cette réconciliation dans son vrai contexte. «En tant qu'Algérien, je ne pardonne pas à ceux qui ont insulté nos martyrs, à notre drapeau ainsi qu'à notre ambassadeur en Egypte qui, pourtant, avait déployé beaucoup d'efforts pour apaiser les esprits». En plus clair, le patron de la FAF tourne la page, mais ne pardonne pas. Il n'a pas manqué d'appeler les journalistes «à contribuer dans l'apaisement des esprits, car, s'il y a eu des tensions à l'excès, c'est en partie à cause d'une minorité de journalistes qui ont envenimé les choses en trompant l'opinion publique». Abou Rida : «Je soutiendrai Raouraoua pour le Comité exécutif de la FIFA» Le dernier à prendre la parole a été Hani Abou Rida, vice-président de la Fédération égyptienne de football et membre du Comité exécutif de la FIFA, qui a salué cette réconciliation et annoncé : «Je soutiendrai, tout comme cheikh Ben Hammam, Raouraoua pour qu'il soit élu au Comité exécutif de la FIFA. Ainsi, nous pourrions être trois Arabes à siéger au sein de ce comité.»