«Nous revendiquons la libération des 16 émeutiers qui ont été arbitrairement détenus pendant six longs mois tandis que le douanier Aouf doit être appelé à la barre en tant qu'accusé dans le décès du jeune Boulouiz Amine et non en qualité de témoin dans l'affaire des 16 émeutiers», a indiqué un responsable local de la Ligue des droits de l'homme de la localité de Maghnia ajoutant que «la mobilisation sera générale le jour du procès qui aura lieu le 21 décembre dans le tribunal de Ghazaouet». Six mois après les incidents de Bab El Assa et de Boukanoun, l'affaire Boulouiz Amine et le procès des 16 émeutiers seront débattus, mardi prochain, par le tribunal de Ghazaouet dans la wilaya de Tlemcen. Deux affaires, quand même graves seront donc étudiées tandis que les verdicts ne sont pas sûrs d'être rendus le jour même vu la complexité des deux dossiers. Dans la première affaire, le jeune étudiant, âgé de 18 ans, a été tué dans des circonstances jusque-là inexpliquées tandis que la famille de ce dernier continue à pointer du doigt les Douanes de sa région. La deuxième affaire est celle qui porte le sceau des 16 émeutiers se trouvant sous mandat de dépôt depuis le déclenchement des violentes émeutes qui ont abouti à l'incendie du parc des Douanes de la commune de Boukanoun, contenant plus de 300 voitures saisies lors des différentes opérations. Les deux affaires ont eu lieu l'été passé dans la bande frontalière de Boukanoun (Tlemcen), dans l'extrême ouest du pays. Les émeutes ont été déclenchées à la suite de la mort tragique du jeune Boulouiz Amine. Dans le procès, «trois douaniers, dont le chauffeur du véhicule qui a fauché le jeune Amine sont appelés à éclaircir, par leurs témoignages, toute l'affaire», apprend-on auprès de l'avocat de la partie civile, Me Mahidine. Pour la Ligue des droits de l'homme «le chauffeur doit être traduit en tant qu'accusé et non en qualité de témoin». La famille Boulouiz, par la voix de Dr Brichi, oncle de Amine précise: «On ne demande rien de plus hormis le rétablissement des faits tels qu'ils ont eu lieu, notamment les circonstances qui ont été à l'origine de la mort de Amine.» L'affaire, qui ne semble pas prête à livrer de sitôt tous ses secrets, a fait un grand bruit dans toute la région ouest du pays vue sa complexité. Depuis la mort de Boulouiz Amine et le déclenchement des violentes émeutes, l'enquête, qui a été ouverte, a abouti à l'arrestation et la mise sous mandat de dépôt de 16 émeutiers. Selon la famille de la victime et les responsables locaux de la Ligue des droits de l'homme, «l'accusé, qui doit être jugé en tant qu'auteur du crime est connu tandis que les émeutiers ont réagi en fonction du drame qui a endeuillé toute la région». Ce sont là deux principales revendications des deux parties qui se sont alliées dans une affaire marquée par les évènements indissociables. Ceci dit, les émeutes qui ont été déclenchées ont été causées par la mort du jeune Boulouiz Amine. A cette date, une enquête a été ouverte par les éléments de la Gendarmerie nationale de la daïra de Bâb El Assa. Mais aucun indice ne démontre l'implication du douanier alors que les 16 émeutiers sont passibles de lourdes peines. C'est pourquoi la mobilisation de la Ligue des droits de l'homme de Maghnia, Ghazaouet et de Tlemcen mise sur la présence citoyenne en masse mardi.