M'quidèch, la première revue de bande dessinée algérienne, sera bientôt rééditée, a annoncé, mercredi soir à Oran, le responsable d'une maison d'édition en justifiant cette initiative par «le souci de préservation du patrimoine culturel populaire. La réédition de cette publication dont le premier numéro remonte à février 1969 s'inscrit également dans un contexte marqué par «la renaissance du 9e art national», a souligné Lazhari Labter en animant une rencontre sur l'histoire de la BD algérienne. L'intervenant, également écrivain, s'est appuyé dans ce cadre sur son ouvrage intitulé Panorama de la bande dessinée algérienne, 1969-2009 qui rend hommage aux pionniers de la BD révélés par M'quidèch. Ces grands noms, tels le doyen Mohamed Aram, Ahmed Haroun, Slim et Maz ont fait partie de l'équipe de M'quidèch qui a fait rire des générations entières, a-t-il rappelé, ajoutant que cette revue était éditée par l'ex-SNED en arabe et en français, à raison de 20.000 exemplaires pour chaque langue. Selon Lazhari Labter, «la totalité des 40.000 exemplaires imprimés mensuellement s'écoulait en quelques jours seulement», ce qui dénote le succès auprès des lecteurs à cette époque. Cette revue a continué d'exister jusqu'en 1973 au bout de 34 numéros, soit une collection de plus de 1500 pages d'illustration dont la copie intégrale est détenue par l'éditeur qui compte la «sauver de l'oubli» avec le soutien du ministère de la Culture. Il a relevé, par ailleurs, que le regain d'intérêt du public pour la BD a été favorisé à ce titre par la création du Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda) qui contribue à l'émergence des jeunes talents et à susciter le plaisir de la lecture chez le large public. L'intervenant a plaidé, dans ce contexte, pour la contribution de toutes les compétences dans ce domaine afin de valoriser la BD comme support pédagogique et au plan de la formation. Lazhari Labter a insisté, dans ce sens, sur la pluridisciplinarité de la BD en précisant qu'elle englobe le dessinateur, l'encreur, le coloriste, le scénariste et le dialoguiste. Cette rencontre a été animée dans le cadre d'une manifestation thématique organisée du 11 au 23 décembre par le Centre culturel français d'Oran.