Histoire n C'est en effet en 1967 que la première bande dessinée a vu le jour dans l'hebdomadaire Algérie Actualité. Elle avait pour titre : Naâr, une sirène à Sidi -Ferruch de Mohamed Aram. Elle est suivie, plus tard, par celle de Slim que publie El Moudjahid (Moustache et les Belgacem), suivie peu après de celles de Rachid Aït Kaci (Tchipaze), de Mohamed Bousalah (Krikech), de Nour-eddine Hiahemzizou (Zach), de Mohamed Mazri, (Tchalabi)… En 1969, à la suite de la rencontre de trois jeunes illustrateurs (Mohamed Aram, Mohamed Mazari et Menouar Merabten, devenu célèbre sous le pseudonyme de Slim grâce aux aventures de Bouzid et Zina) est né le premier illustré algérien : M'quidèch. Tout a commencé, en fait, dans les années 1964 et 1965, au Centre national du cinéma (cnc) d'Alger et plus précisément dans le service d'animation, dirigé alors par Mohamed Aram, lorsque l'idée de créer un illustré algérien a germé. Mazari tenait à ce projet et Aram et Menouar l'ont soutenu. Un jour, le directeur de l'information de la Radio télévision algérienne (RTA) de l'époque, Messaoudi Zitouni, a eu connaissance de ce projet. Lors d'une visite au Centre, il s'y intéressa aussitôt, en promettant aux trois jeunes bédéistes de présenter leur idée au ministre de la Culture et de l'Information d'alors, Bachir Boumaza. Quelque temps après, le ministre contacte les trois dessinateurs et les félicite pour leur esprit créatif et leur dit que le projet est intéressant et qu'il les encouragera et les aidera à le concrétiser. Toutefois, l'idée de faire un illustré authentiquement algérien s'évanouit avec le coup d'Etat du 19 juin 1965 qui a mis fin aux fonctions du ministre. Il a fallu attendre la fin de années 1960 pour que le projet d'un illustré algérien soit repris. En 1969, le projet est repris, et le premier numéro de M'quidèch, ancêtre de la littérature enfantine, naît. Les amateurs algériens de bande dessinée font ainsi connaissance, pour la première fois, avec des héros qui portent des noms bien de chez nous : M'quidèch, Richa, Didine, Bouzid. Malgré des insuffisances aux plans technique et artistique, la bande dessinée algérienne est saluée favorablement par l'ensemble de la presse nationale et le lectorat. Peu à peu, M'quidèch, acquérant l'expérience de nouveaux talents, ne va pas tarder à s'améliore au fil des mois et finit aussitôt par s'imposer, non seulement sur le marché, mais aussi dans l'imaginaire des lecteurs. M'quidèch devient la référence, le rendez-vous de tous les amateurs et mordus de bande dessinée. Mais alors que l'aventure de la revue volait de succès en succès, elle s'arrêta net, en 1974, à son 31e numéro, et hélas le dernier. Mais en 1978, M'quidèch est ressuscité, et cette fois la revue réapparaît uniquement en langue arabe pour redisparaître une fois encore au bout de quelques années et à jamais. La disparition de M'quidèch sonne le glas de la bande dessinée. Et ce, malgré quelques tentatives de pérenniser cet art : on verra apparaître et disparaître au bout de quelques numéros Ibtacim, Tarik, l'Album, Fantasia, Boa, Scorpion, Tim et Simsim.