Plus de 1,2 million de personnes courent le risque d'une paralysie partielle ou totale. L'hypertension artérielle fait des ravages en Algérie. Près de 12 millions d'Algériens sont, indique leur association, hypertendus. Le voile est levé sur une maladie qui fait des millions de victimes à l'échelle nationale. «Cette maladie silencieuse gagne du terrain. Pas moins de 30% de la population algérienne est hypertendue», a expliqué, jeudi, Kheireddine Mokhbi, président de la Fédération algérienne des hypertendus (FAH) et de l'Association d'aide aux hypertendus de la wilaya d'Alger, en marge d'une journée d'étude sur l'hypertension. Cette maladie est en train de tuer la population algérienne à petit feu. La population algérienne, selon les chiffres de l'ONS (Office national des statistiques), a été estimé au début de l'année à 36 millions de personnes. Or, M.Mokhbi a donné un autre chiffre qui donne froid dans le dos, indiquant que «10% des hypertendus sont hémiplégiques». Cela représente plus de 1,2 million de malades. Ces personnes sont ainsi atteintes d'une paralysie totale ou partielle. C'est ainsi qu'il existe les hémiplégies d'un membre supérieur, du visage, d'un membre inférieur, mais, et c'est important à souligner, toujours d'un seul côté de l'organisme. En fait, le fléau de l'hypertension se développe dangereusement en Algérie. En 2008, cette maladie touchait 23% (plus de 8 millions de personnes) d'une population estimée alors à 35 millions de personnes. C'est ce que le Pr Djamel-Eddine Nibouche, exerçant à l'hôpital Parnet, Hussein Dey, a mis en exergue dans les précisions qu'il a données. Les spécialistes tirent ainsi la sonnette d'alarme sur le danger que représente cette maladie quant à la sécurité sanitaire nationale. Ils ont relevé, à juste titre, que 90% des maladies cardio-vasculaires sont dûes à l'hypertension. Ils ont indiqué en outre, que cette maladie progresse à l'échelle mondiale. Cette progression est effrayante. A l'horizon 2030, près de 23,6 millions de personnes succomberont à une maladie cardio-vasculaire. Cette maladie devrait rester la première cause de décès dans le monde. Pis, cette maladie aura le taux de progression le plus important dans la région de la Méditerranée orientale. Avec l'Asie du Sud-Est, elle constituera la région où le nombre de décès sera le plus important à l'échelle planétaire. Les pays de l'Afrique du Nord, dont l'Algérie, sont particulièrement concernés. La lutte contre l'hypertension constitue la préoccupation majeure de la FAH. «Depuis quelque temps, nous avons jugé plus opportun d'opter pour une politique basée essentiellement sur le travail de proximité», a fait savoir M.Mokhbi. Ainsi, le président de la FAH a signalé que celle-ci compte 33 associations d'aide aux hypertendus à l'échelle nationale dont 15 au niveau de la capitale, estimant que le travail de proximité est à même de tisser des liens plus étroits avec les malades. «A la faveur de ce travail, l'éducation sanitaire du malade et sa sensibilisation sont assurément meilleures» a-t-il assuré. Pour M.Mokhbi, le slogan choisi par son association «Un tensiomètre dans une famille» n'est pas fortuit. «Il vise à sensibiliser les citoyens sur les dangers de cette maladie», a-t-il souligné. En se sens, ce responsable a précisé que rares sont les familles au sein desquelles il n'y a pas de malades chroniques. Aussi, il a lancé un appel aux pouvoirs publics pour accorder une plus grande attention à cette frange de malades, tout comme il a suggéré que les hypertendus soient remboursés à 100% dès lors qu'ils souffrent d'une maladie chronique. Il est certain que l'hypertension est une maladie qui constitue un problème majeur de santé publique pour de nombreux pays de par le monde. Selon les spécialistes, la sédentarité, le stress et le régime alimentaire sont des facteurs qui aggravent l'incidence de cette maladie. En d'autres termes, l'hypertension est une maladie qui nécessite une politique de prise en charge urgente.