La stabilité du Sahel ne peut être dissociée de la sécurité de nos frontières sud. Désigné prosaïquement, par de nombreux médias, sous le vocable de «jonction», le ralliement du Gspc à Al Qaîda n'est certainement qu'une opération de mise au service de la nébuleuse islamique d'Oussama Ben Laden des résidus du terrorisme algérien. Celle-ci n'avait jamais caché ses intentions de lutter contre l'ensemble des régimes arabes. Les attentats du 11 septembre ont, certes, obligé les services de sécurité et de renseignements occidentaux et arabes à lui déclarer la guerre, mais bien après qu'Al Qaîda ait réussi à s'implanter en Afghanistan et au Soudan. Comme par hasard, ce sont les deux pays où Oussama Ben Laden à séjourner durant de nombreuses années! C'est justement à partir du Soudan qu'Al Qaîda comptait déjà lancer ses opérations terroristes au Maghreb. En 1995 et 1996, des convois d'armes provenant du Soudan et destinés aux terroristes du GIA avaient été interceptés par les services de sécurité algériens. Bien avant l'apparition de la question douloureuse du Darfour, les rescapés du mouvement djihadiste arabe en Afghanistan voulaient faire du Soudan leur point d'appui. Des islamistes algériens, aujourd'hui exilés à Londres, n'avaient pas hésité à s'opposer à ces tentatives d'embraser le monde arabe et à les dénoncer. Mais ça na jamais été le cas d'Ayman Al-Zawahiri et de ses acolytes. Selon des sources bien informées et notamment sur les intentions et les objectifs d'Al Qaîda, l'Irak, certaines régions du Yémen et du Soudan, le Tibesti au Tchad - où on compte placer des mercenaires - le nord du Mali, l'extrême Sud algérien sont devenus de véritables «laboratoires» à ciel ouvert pour les hordes d'Al Qaîda. Sur le terrain, les services de renseignements ont constaté que tout se joue à une vitesse vertigineuse. La stratégie d'Al Qaîda au Maghreb et en Algérie plus particulièrement est d'accélérer la mise à feu. On procède à des attentats spectaculaires qui est, selon nos sources, une tactique de diversion, car il semble que les projets d'Al Qaîda sont plus macabres. L'essentiel pour les terroristes du Gspc est de suivre à la lettre les recommandations des chefs d'Al Qaîda et de réussir à implanter des groupes terroristes au Tibesti, au Tchad et assurer la pénétration du Darfour. Mais pour l'heure, ont tenu à souligner nos sources, il reste un obstacle au Tchad, la présence du Mouvement démocratique et de la justice le Mdjt. Mais ce groupe d'opposition, au pouvoir central tchadien au discours laïc, est infiltré de partout. Certains de ses chefs, ont dévoilé les mêmes sources, n'ont pas résisté à l'attrait de l'argent fourni par Al Qaîda. Pour la nébuleuse islamiste, ça vaut le coup, puisqu'il s'agit d'assurer un couloir de passage stratégique pour les terroristes venant du Soudan et pour les membres d'Ennahda de Ghanouchi, dont les noyaux durs et réseaux dormants résident dans le sud-ouest de la Tunisie, Sfax et Kaïraouan, dans les monts de Tébessa en Algérie et jusqu'en Mauritanie. L'enjeu est énorme selon son sources. Mokhtar Ben Mokhtar, alias El Aouar, est parfaitement informé de tout ce qui se passe et ça lui donne du poids et de la consistance dans les négociations qui seraient menées pour une éventuelle reddition. Ainsi, une étude des services spéciaux, conclut que l'enjeu stratégique pour Al Qaîda, c'est la bande du Sahel. Depuis la mer Rouge jusqu'à l'Océan atlantique, en passant par le Darfour, le Tibesti et le Ténéré au Niger, plus de 3500km de rocaille qui, cependant, maintiennent le Pentagone en alerte maximum et constituent pour les Américains un défi majeur à leur hégémonie planétaire. Alors, les attentats commis ça et là à travers les régions du pays, ne sont, malgré leur carrousel de morts et de blessés, qu'un écran de fumée que les services de sécurité algériens ont réussi à transpercer. Pour notre pays, la stabilité du Sahel n'est pas à dissocier de la sécurité de nos frontières sud. Il s'agit d'une question de souveraineté que ni Al Qaîda ni les services de renseignements qui la «chahutent», et encore moins les groupuscules terroristes qui rodent autour d'elle, ne pourront mettre en péril.