Alger et Pretoria veulent constituer un plan d'action précis et concret de leur «partenariat stratégique». Préparée pendant deux jours par le conseil des experts des deux pays, la 3e session de la haute commission binationale algéro-sud-africaine a été solennellement ouverte hier au Palais des nations par les présidents Abdelaziz Bouteflika et Thabo Mbeki. D'emblée, les travaux de cette commission ont commencé par les interventions des chefs de diplomatie des deux pays lors d'une séance plénière dans laquelle ils ont rappelé les étapes franchies par les relations entre les deux pays ces trois dernières années. Si côté algérien, le staff gouvernemental était presque au complet à cette rencontre, côté sud-africain, ce ne sont pas moins de 10 ministres et vice-ministres qui étaient présents à ce grand rendez-vous d'échanges et de coopération économique entre les deux pays. De même une forte délégation d'hommes d'affaires sud-africains y était présente pour débattre des opportunités d'affaires que ces derniers pourraient faire avec leurs homologues algériens dans tous les domaines d'activité. Par la suite, et dans deux interventions successives, les chefs d'Etat des deux pays, les présidents Bouteflika et Mbeki se sont félicités des étapes franchies depuis la première session de cette commission tenue en 2000 à Alger en dépit de quelques «insuffisances» qu'il faut corriger. La session qui s'ouvre «doit donner une puissante impulsion au partenariat stratégique que nous voulons établir entre nos deux pays», a souligné le chef de l'Etat algérien qui a relevé que de nombreux obstacles restaient cependant à franchir avant de parvenir à une coopération à la mesure des potentialités économiques de l'Algérie et de l'Afrique du Sud. Cela d'autant, a-t-il ajouté, qu'il faut beaucoup de «pragmatisme» pour traduire dans les faits les accords déjà conclus entre les deux pays, lors des précédentes sessions. Le Président Bouteflika a, toutefois, fait remarquer que ce partenariat à construire entre deux pays aussi importants que l'Algérie et l'Afrique du Sud doit s'inscrire dans le cadre plus large du développement du continent africain, tel que prévu par le Nepad dont les deux pays sont cofondateurs. Une vision que partage amplement le président Mbeki, qui a appelé dans son intervention à un «partenariat réaliste, concret et durable» entre les deux pays. Evoquant les possibilités de partenariat aussi bien sur le plan bilatéral qu'au niveau africain, le chef de l'Etat sud-africain a noté qu'il «est possible de travailler sur plusieurs projets communs comme la réalisation de routes et l'amélioration de l'accès aux technologies de la communications», ou encore «la mise à profit des expériences des deux pays dans les domaines de l'agriculture, de l'éducation, de l'hydraulique, de l'énergie et des mines». Mettant l'accent sur la nécessité de «s'assurer que les projets arrêtés et les décisions prises sont réalisés concrètement», le président Mbeki a annoncé l'élaboration par les experts des deux pays, lors de leurs réunions préparatoires, d'un «plan d'action concret basé sur des échéanciers précis pour la réalisation des objectifs fixés». A la suite de quoi, la séance d'ouverture de cette 3e session de la commission mixte de coopération entre les deux pays s'est terminée par la constitution de pas moins de 9 groupes de travail sectoriels: enseignement supérieur et recherche, transports et travaux publics, commerce et finances, énergie et mine, agriculture et développement rural, télécom et technologie de la communication, justice et sécurité, sport, jeunesse et social, industrie et investissement. Enfin un forum (le quatrième du genre) des hommes d'affaires algéro-sud-africains s'est également réuni à la faveur de cette rencontre. Il était présidé par les chefs d'Etat des deux pays.