Les dirigeants égyptien Hosni Moubarak et libyen Mouammar El Gueddafi se rendront aujourd'hui à Khartoum pour des entretiens avec le président soudanais Omar El Bechir, dont le pays risque la partition, a annoncé dimanche soir l'agence officielle Suna. Les deux chefs d'Etat discuteront avec Omar El Bechir des «événements actuels dans le pays» et de «l'importance des relations» entre ces trois Etats voisins, souligne l'agence nationale soudanaise Suna. Les Sud-Soudanais doivent choisir entre le maintien de l'unité avec le reste du Soudan ou la sécession, lors d'un référendum prévu le 9 janvier prochain. Ce scrutin est le point d'orgue de l'accord de paix global ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, un conflit ayant fait environ deux millions de morts. Selon l'agence égyptienne Mena, Hosni Moubarak s'est entretenu dimanche au téléphone avec le numéro un libyen Mouammar El Gueddafi des «derniers développements au Soudan». L'agence officielle égyptienne n'a toutefois pas fait mention d'une visite de M.Moubarak chez son voisin soudanais. Le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit s'est par ailleurs entretenu dimanche au Caire avec Derek Plumbly, chef de la commission d'évaluation de la mise en oeuvre de l'accord de paix Nord-Sud, a indiqué Mena. Les puissances internationales et régionales doivent «unir» leurs efforts afin de faire pression sur le parti du Congrès national (NCP) du président Bechir et les ex-rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), a souligné le ministre égyptien, selon son porte-parole. Les nordistes du NCP et les sudistes du SPLM discutent depuis juillet de quatre enjeux post-référendaires clés que sont la citoyenneté, le partage des ressources naturelles, dont le pétrole, la sécurité, et le respect des accords internationaux, y compris la répartition des eaux du Nil. Le NCP et le SPLM doivent aussi trouver un terrain d'entente sur la question d'Abyei, une région contestée située à la lisière du Nord et du Sud Soudan, revendiquée par les deux parties. «Le Nord et le Sud du Soudan doivent maintenir des relations fortes peu importe le résultat du référendum», a souligné le chef de la diplomatie égyptienne selon Mena.