Khalida Toumi est plus que décidée à extirper les racines du mal en s'attaquant culturellement aux discours intégristes. «Le coup d'envoi officiel de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», sera donné le 16 avril 2011 par le président de la République», a affirmé Khalida Toumi, ajoutant que «le choix de la date a été décidé par Abdelaziz Bouteflika». Selon la ministre, «la Journée du savoir symbolise plusieurs repères historiques de haute valeur. Elle coïncidera avec la célébration du Mawlid Enabaoui, une grande fête sera, à cet effet, animée dans la wilaya de Tlemcen», a-t-elle promis. «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» comporte 99 différents projets dont celui de la rénovation des sites historiques et 50 projets de films documentaires. Deux colloques internationaux auront lieu le mois de février. Une commission d'organisation nationale composée de tous les ministères, est, à cet effet, mise en place. Celle-ci, guidée par le chef du gouvernement, mettra en oeuvre le programme général et le suivi de l'organisation. La commission exécutive, présidée par la ministre de la Culture, met en application toutes les décisions entérinées par la commission nationale. Dans sa conférence de presse, la ministre est revenue sur le Festival du film arabe, indiquant que «l'activité porte dans ses dimensions la création d'un carrefour arabe, réunissant les hommes du cinéma arabe, la renaissance d'abord, du cinéma algérien, ensuite, le cinéma arabe». «Je ne veux pas retourner au cauchemar ni à l'horreur, je n'oublierai jamais le combat des journalistes, voilà pourquoi ces hommes de médias sont tous mes amis», a lancé Khalida Toumi, en marge de la clôture du festival. La ministre de la Culture n'est pas près d'oublier le vécu des Algériens pendant les années du terrorisme. Khalida Toumi, qui a longuement défié l'intégrisme religieux pendant les années 1990, est plus que décidée à extirper les racines du mal en s'attaquant culturellement aux discours hideux. Le mal étant identifié, le remède est l'instauration d'un climat serein. Ces actions visent la redynamisation d'un secteur qui a été interdit par des discours haineux et hideux. La peur a changé de camp. En tenant un discours, à la fois franc et libérateur, Khalida Toumi hausse le ton en annonçant la politique irrévocable avalisée par son département. «Le ministère de la Culture vise l'instauration d'un Festival national dans chacune des daïras du pays», a-t-elle indiqué, ajoutant que «son département mettra en place tous les moyens et le climat nécessaires». De par cet aveu fait par la première responsable de la culture, Khalida Toumi a été plus qu'explicite, ne laissant rien au hasard dans ses démarches. Le ministère de la Culture vise, à travers la multiplication des actions culturelles, à tourner la page sanglante qui a endeuillé les Algériens pendant les années de la tragédie nationale et faire renaître la culture algérienne. Quelque peu sévère, la ministre s'est laissé emporter par une question qu'elle a jugée «irritante et mal placée» avant de faire le procès d'un journaliste traitant son discours de «semblable à celui prêché par le parti dissous». La chose qui a réveillé son courroux est «l'argent public» jugé par le journaliste «gaspillé dans le festival». La ministre a retracé avec détails la volonté et les objectifs de son département qui visent l'animation des villes du pays. «Notre peuple mérite les festivals et ce n'est pas l'argent qui manque», a-t-elle haussé le ton, ajoutant que «164 festivals ont été instaurés depuis 2005, dont plusieurs sont d'ampleur nationale. Le festival de Taghit (Béchar) sera institutionnalisé dès l'année prochaine. Pourquoi donc multiplier les festivals? La ministre a, explicitement, étalé la politique de son département visant à faire sauter les verrous des mentalités archaïques.