La suppression de l'examen d'accès à la profession d'avocat n'est pas du goût des étudiants. Les étudiants respectifs des facultés des sciences juridiques et de gestion de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou s'apprêtent à entamer une grève illimitée à partir de la prochaine rentrée. Prévue pour hier après-midi, une réunion des comités allait examiner les doléances et les actions à entreprendre pour faire connaître les causes de leur mécontentement. C'est donc une rentrée des classes perturbée qui est attendue à Tizi Ouzou après celle de Béjaïa. En effet, du côté de la faculté des sciences juridiques de Boukhalfa, les étudiants déplorent beaucoup d'insatisfactions et de frustrations induites par les récentes réformes. Ainsi, la suppression du Capa (Certificat d'aptitude à la profession d'avocat) qui ouvrait les portes aux futures robes noires, les étudiants ne cachent pas leur indignation et leur colère. Cette décision prise par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique risque par voie de fait de provoquer des perturbations et des grèves fortement nuisibles pour le cursus scolaire des étudiants. Les futurs juristes, qui rêvaient depuis leur enfance de devenir des avocats, voient ainsi leur carrière compromise par une simple circulaire. Sur un autre chapitre et non des moindres, les étudiants déplorent également de sérieux obstacles qu'ils rencontrent pour accéder aux examens de magistère. Le système LMD s'avère être une barrière pour les licenciés de l'ancien système. Selon les prétendants au concours de magistère, les responsables refusent l'accès à l'examen pour les étudiants détenant les anciennes licences de sciences juridiques. La décision, estiment-ils, leur barre la route les contraignant à rester au même niveau de licence qui ne leur ouvre déjà aucune porte dans le monde professionnel. Par ailleurs, la colère ne se limite pas aux futurs juristes mais elle est encore partagée par les étudiants des sciences de gestion de la même université. Ceux-ci, qui comptent se joindre aux actions qui surviendront après les vacances d'hiver, reprochent aux responsables de n'avoir pas tenu leurs promesses. Lors du passage au système LMD, ceux-ci ont reçu en effet, des assurances que les moyens nécessaires pour la réussite de leur cursus avec la nouvelle approche, seraient mis à leur disposition. Une année après, les classes ne sont toujours pas munies de matériel informatiques comme prévu. Enfin, au vu de la situation qui couve depuis le début de l'année, le retour aux grèves et aux journées de protestation était déjà prévisible. La rentrée au mois de janvier risque d'être donc houleuse.