«On ne nous laisse aucun répit pour reprendre notre souffle et entamer les cours durant le deuxième trimestre avec un moral au beau fixe», regrette un enseignant. Les enseignants admis après leur réussite au concours de recrutement qui s'est déroulé le mois de septembre 2010 dans le secteur de l'éducation, n'auront pas droit au congé. Le ministère de l'Education nationale a décidé de leur organiser un stage de formation durant les congés d'hiver, de printemps et pendant un mois, durant les vacances d'été. Joint hier au téléphone, le chargé de la formation, M.Lebsir, a affirmé que cette formation de deux mois concernera uniquement les cycles primaire et moyen. Il a précisé que «pour le cycle secondaire, ceux ayant réussi au concours bénéficieront d'un stage d'une année qui sera sanctionné par un mémoire de fin de stage». Pour le primaire et le moyen, les enseignants, qui seront nommés officiellement à partir du mois de janvier 2011, recevront durant cette période une formation d'adaptation au poste. «Cette formation vise à améliorer le niveau professionnel des enseignants», a expliqué notre interlocuteur. Pour ce faire, les formateurs dispensent des cours dans quatre modules. Il s'agit de la psychologie, la didactique de la matière, de la législation éducative et l'informatique. Seulement, les enseignants concernés par ce stage se disent «déçus» par le rythme qui leur est imposé, d'autant plus que l'administration chargée de la formation insiste sur le caractère «obligatoire» de ce stage. «On ne nous laisse aucun répit pour reprendre le souffle et entamer les cours durant le deuxième trimestre avec un moral au beau fixe», nous dira un enseignant concerné par ce stage. Cela dit, les enseignants réclament qu'on leur accorde une petite récupération pour passer d'un trimestre à l'autre. «On n'est pas contre le principe de formation car cela participe de toutes les manières à améliorer nos capacités mais ils auraient dû nous accorder au moins trois jours de repos durant les congés d'hiver et de printemps», souligne un autre enseignant qui trouve que «ce rythme est épuisant». Que la tutelle soit décriée parce que le cartable des élèves est trop lourd est admissible. Que les élèves eux-mêmes se plaignent du rythme infernal qui leur est imposé est une chose acceptable. Mais que des enseignants se plaignent d'un stage de formation, aussi dur et contraignant, soit-il y a vraiment de quoi avoir peur de confier ses enfants à des «enseignants» qui refusent à demi-mot une formation. Peut-on passer sous silence un pareil écart? Il est du devoir des associations des parents d'élèves de demander des explications à la tutelle et aux syndicats des enseignants. Il faut bien évidemment espérer que ces derniers réagissent pour montrer qu'ils ne courent pas seulement derrière des augmentations de salaire et des grèves qualifiées par certains de «téléguidées». On s'attendait, en effet, à ce que ces enseignants stagiaires expriment plus d'enthousiasme à ces stages, qu'ils revendiquent plus de formateurs étrangers et des expériences d'autres pays qui ont eu à réformer leur secteur d'éducation. Rien de tout cela. La formation, les expériences des autres, l'école elle-même ne les intéresse pas. En se victimisant, de «mahgourine» et de lésés, ils revendiquent des vacances dans un stage de formation bloqué! Triste avatar des choses où ceux qui sont censés montrer la voie de la rigueur et la culture de l'effort rechignent et ouvrent les bras à la médiocrité. Pour les observateurs, cette initiative est louable en ce sens que toute amélioration du niveau professionnel des enseignants sera synonyme d'amélioration de leur prestation dans les classes et par conséquent, l'amélioration du niveau des élèves. «Un haut niveau de prestation et de professionnalisme est aussi un atout pour les enseignants pour appuyer leurs revendications inhérentes à leurs conditions socioprofessionnelles», estime un parent d'élève.Ce dernier estime donc «nécessaire» que les enseignants soient formés et perfectionnés continuellement pour dépasser la médiocrité ambiante dans laquelle est plongé le système éducatif national. «Pour demander un meilleur salaire, il faut un meilleur niveau», considère, pour sa part, un autre parent.