L'organisation des enseignants contractuels n'abandonne pas la lutte puisque, dans les jours à venir, elle compte observer des sit-in cycliques à travers toutes les wilayas, mais aussi des journées nationales de protestation à Alger. aAprès 40 jours d'une épuisante grève de la faim, les 55 enseignants contractuels ont décidé hier de suspendre leur mouvement qu'ils comptent reprendre après le Ramadhan, si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Dans un communiqué distribué à la presse, à l'issue d'une conférence de presse animée hier par des représentants des enseignants grévistes au siège du Snapap à El-Harrach, il est souligné qu'“après 40 jours de grève, les enseignants grévistes de la faim sont exposés à un danger de mort certaine. Sensible aux conseils des membres du Conseil national de la santé attaché au Snapap, qui ont tout fait pour convaincre les enseignants contractuels grévistes à suspendre leur action, le Conseil national des enseignants contractuels en concert avec eux a décidé, à l'issue d'une réunion tenue samedi avec les enseignants grévistes, et qui a duré plusieurs heures, de geler le mouvement de grève jusqu'à nouvel ordre”. Ceci dit, l'organisation des enseignants contractuels n'abandonne pas la lutte puisque, dans les jours à venir, elle compte observer des sit-in cycliques à travers toutes les wilayas, mais aussi des journées nationales de protestation à Alger. La première action de cette nouvelle stratégie sera menée le 26 août devant le siège de la présidence de la République. Le syndicat des enseignants grévistes compte aussi travailler de concert avec l'Intersyndicale lors de la prochaine rentrée sociale. Un représentant des enseignants grévistes a regretté la position du ministère de l'éducation nationale concernant leur problème en la qualifiant de “fuite en avant”. Tout comme il a déploré l'échec de la médiation de Boualem Mebarki, président de l'Union nationale des associations des parents d'élèves, avec le département de Benbouzid à cause du refus de ce dernier d'affronter courageusement les problèmes. Loin d'être démoralisé par l'issue de l'action de ses collègues, un représentant des enseignants a qualifié la grève de “réussite”. “La grève n'a pas été arrêtée, mais gelée seulement”, affirme-t-il. Ce syndicaliste ne prête aucun crédit aux promesses faites par le département de Benbouzid aux enseignants de percevoir leurs salaires avant début septembre. En outre, il estime que, au vu de listes des lauréats, le concours organisé par le ministère pour le recrutement des enseignants a été fort préjudiciable aux enseignants contractuels. Ceci dit, il ne s'est pas privé de jeter la pierre au ministère, l'accusant d'avoir appliqué de façon sélective l'article 80 de l'ordonnance no03/6 du 5 juillet 2006 en ne retenant que le cas du recrutement par concours. Brandissant le texte de loi, le syndicaliste a soutenu : “L'article 80 de cette ordonnance prévoit 4 cas d'enrôlement dans la Fonction publique: recrutement par concours, recrutement sur titre, recrutement sur la base de diplômes et tests professionnels”. Et de s'interroger : “Comment se fait-il qu'en 1993 et 2001, alors que les moyens financiers de l'état étaient limités, le ministère a procédé à des titularisations et maintenant que le pays affiche une aisance financière sans précèdent, on refuse de le faire ?” “Nous ne demandons que notre droit car la loi est de notre côté. Si nous avons décidé d'observer cette grève, c'est pour des raisons socioéconomiques. Nous ne sommes manipulés par personne,” s'est-il encore élevé. Le syndicat des enseignants a salué le soutien des syndicats nationaux et étrangers, les partis politiques et les organisations des droits de l'Homme, etc. Pour rappel, le corps enseignant compte quelque 45 000 contractuels. A. C.