La hausse des prix, la hogra, les verrous bureaucratiques, le chômage et le manque de logements ont été autant de phénomènes dénoncés par les manifestants. Plusieurs quartiers de la ville d'Oran ont vécu, hier, un après-midi mouvementé. Tout a commencé dans le quartier populaire Ibn Sina (ex-Victor Hugo). Des jeunes et moins jeunes sont, sans prévenir, sortis dans la rue. Dans leur action, les jeunes déchaînés ont barricadé la route qui mène vers leur quartier et brûlé, dans plusieurs axes, plusieurs pneus. Soutenu par des lycéens, venus en force après leur sortie des classes, la foule commençait à grossir. Les forces antiémeute sont intervenues et ont tenté de disperser les manifestants. Ces derniers ont procédé à des jets de pierres contre les policiers dépêchés en force. La hogra, les verrous bureaucratiques, le marasme, le malaise social, la malvie, la cherté de la vie, la hausse des prix, le chômage et le manque de logements ont été autant de phénomènes dénoncés par les frondeurs. La foule grossissait à vue d'oeil. Les policiers ont dispersé les manifestants. Le même scénario s'est produit dans le quartier populaire d'El Hamri et Dhaya (ex-Petit Lac). A Taureau, prés d'Eckmühl et dans le quartier de Choupot, plusieurs dizaines de jeunes se sont rassemblés autour d'un seul sujet de débat: que se passe t-il réellement à El Hamri et Ibn Sina. A l'heure où nous mettons sous presse, la situation est restée tendue tandis qu'une vive panique s'est emparée des Oranais, plusieurs commerçants du centre-ville ont cédé à l'inquiétude en baissant rideau alors que les chauffeurs fuyaient la ville. Pourquoi ont-ils agi de la sorte? Il est clair que les commerçants du centre-ville, précisément ceux des rues Larbi-Ben M'hidi et ceux de la rue Khemisti, gardent intactes les séquelles de la furie juvénile qui a accompagné la relégation du MCO en 2008. A cette date, plusieurs dizaines de commerces avaient été vandalisés et pillés. Le remake de l'édition de 2008 n'a pas été écarté par les vendeurs du centre-ville vu que plusieurs jeunes, probablement en panne d'idées, ont commencé à se préparer à une éventuelle émeute... D'autant que tous les indices étaient au rouge vu les petits regroupements qui commençaient à se former un peu partout dans les coins de la ville. Une véritable bombe à retardement couve ces derniers jours à la wilaya d'Oran. En effet, les habitants du géant quartier populaire de Ras El Aïn sont sortis dans la rue dans la soirée de lundi. Dans leur mouvement, les manifestants ont barricadé la route qui lie Sidi El Houari au rond-point Habib-Bouakeul via le siège de la 2e Région militaire. Pour cause, les manifestants de Ras El Aïn ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié de démolition arbitraire de près d'une vingtaine de bidonvilles. Auparavant, plusieurs dizaines de pères de famille, jeunes et moins jeunes, se sont regroupés devant l'entrée principale de la daïra de Bethioua dénonçant la liste des 110 bénéficiaires des logements sociaux. Durant la même journée, les chauffeurs et receveurs de l'Entreprise publique des transports d'Oran ont observé un mouvement de débrayage à travers lequel ils ont revendiqué une hausse des salaires et le versement des primes de rendement.