Les contestations exprimées par les habitants de vieux bâtis continuent, en l'absence de solutions d'urgences susceptibles de mettre terme à leur angoisse de périr sous les décombres d'effondrements. Hier encore, les membres d'une trentaine de ménages habitant les quartiers Medioni et Ibn Sina (ex-Victor Hugo) ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya, réclamant leur relogement dans les plus brefs délais. «Notre vie est en danger, nos maisons risquent de s'effondrent», voici, entre autres les phrases scandées par ces contestataires regroupés devant le siège de la wilaya. Un de ceux-là, membre de la famille Hakam, habitant le quartier Ibn Sina, dira: «Nous sommes 9 familles qui habitons sous des tentes depuis deux mois, et notre vie est menacée, alors que les autorités locales ne semblent pas être interpellées par notre situation» Pour le représentant de la famille Amar Boumediène, du quartier Ibn Sina, il dira: «Nous habitons ce quartier depuis une quarantaine d'années, et pendant toute cette durée nous vivions avec l'espoir de bénéficier d'un relogement. Nous ne voyons rien venir, malgré les multiples actions de contestation devant le siège de la wilaya. Encore une fois, nous lançons un appel d'urgence aux autorités pour nous sauver d'une mort certaine sous les décombres.» Une autre femme dira: «Nous habitons la rue Charef, à Victor Hugo, et le propriétaire du bien nous demande de quitter les lieux dans les plus brefs délais. Nous sommes menacés de nous retrouver dans la rue, sans abris.» Notre interlocutrice ajoute: «La détérioration de la structure est alarmante et expose la vie de tous les habitants au danger. Pis encore, la température élevée a accéléré sa vétusté. Nous n'arrivons même pas à dormir tranquilles, par crainte d'être victimes des effondrements partiels qui surviennent de temps à autre». Parmi les contestataires, des ménages de Medioni qui ont manifesté après une décision de justice et suite à laquelle ils avaient été sommés d'évacuer des propriétés privées qu'elles habitent depuis une quarantaine d'années. C'est le cas de Makdouni Abdelkrim et Saâdi Benbouzid qui disent: «Nous avons peur de nous retrouver dans la rue. Pour éviter l'expulsion, nous nous absentons toute la journée de nos maisons.» Du côté des services du secteur d'El-Hamri, on souligne: «Les dossiers des familles habitant le vieux bâti est au stade de l'étude par les services de la wilaya. Pour ce qui est des décisions d'expulsion, cela outrepasse nos prérogatives.» A noter que le nombre de logements diagnostiqués est estimé à 23.963 unités. Pour la commune d'Oran, la priorité a été accordée à certains quartiers, notamment Sidi El Houari, El Amir, St Pierre, M'dina J'dida, Ras El Aïn, etc. D'autre part, et selon les mêmes sources, l'opération de réhabilitation du quartier El Hamri, inscrite dans le cadre du programme de développement complémentaire de la wilaya, sera lancée incessamment.