Près de 80 dossiers de disparus sont à l'étude au niveau des tribunaux d'Alger. Les textes de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale tardent à se concrétiser sur le terrain. Il y a de mauvaises interprétations sur les plans juridique et financier au sein des administrations. C'est le constat établi hier par la présidente du Mouvement féminin algérien de solidarité avec la famille rurale, Mme Saïda Benhabylès, et le consultant Malek Serraï, qui était invités au forum d'El Moudjahid. Participant à la table ronde sur l'application des textes portant sur la réconciliation, les deux intervenants ont dénoncé notamment le travail de certaines organisations non gouvernementales (ONG) dans notre pays. «Il faut dénoncer tous ceux qui gênent le processus de réconciliation, entre autres, les ONG qui font de ce drame un fonds de commerce», a avancé Mme Benhabylès qui a accusé ces derniers de manipulateurs. Pour les deux intervenants, il y a suffisamment de compétences en Algérie pour régler le problème en écartant l'idée d'interpeller les instances étrangères. «Il y a certains individus soutenus par des parties étrangères qui veulent casser la Charte pour la paix et la réconciliation nationale», ajoutera Mme Benhabylès. Elle a précisé qu'actuellement «la priorité des priorités est l'indemnisation des familles victimes du terrorisme». Il est très urgent, selon elle, de répondre aux besoins de cette catégorie, dont la majorité se trouve dans les zones rurales, et d'accélérer le processus d'indemnisation. M.Serraï a révélé que beaucoup de citoyens, même des éléments de corps constitués, signalent certaines discordances dans le cadre des enquêtes menées dans ce sens. «Il faut se rapprocher plus du monde rural, le plus touché par cette tragédie, pour découvrir le vrai visage de la souffrance», a-t-il indiqué. Pour sa part, maître Azzi qui a consacré son intervention à l'explication des textes sur la réconciliation nationale, dira que l'application de ces derniers demande du temps. Il a même reconnu que des dossiers, datant du temps de la concorde civile, sont toujours en suspens. Evoquant la question des disparus, il révèlera que 80 dossiers se trouvent actuellement au niveau des tribunaux d'Alger. Notons que pour ce qui est des mesures d'indemnisation des familles des disparus, il est relevé que la liste consolidée porte sur près de 7100 cas. Elle a été diffusée à toutes les commissions de wilaya. Il a été procédé à la régularisation de 3000 cas de personnes disparues ayant déjà fait l'objet d'un jugement de décès. Les nouvelles demandes de jugement de décès de disparus seront traitées avec diligence. Dans ce cadre, plus de 7000 personnes ont été reçues au niveau des instances concernées. L'assistance de l'Etat leur sera apportée pour la finalisation des dossiers d'indemnisation d'une part et tout ayant droit, d'une personne dont il est prétendu qu'elle est disparue, peut introduire un dossier d'indemnisation.