Un sit-in des familles des disparus a eu lieu, hier, devant l'Observatoire national des droits de l'homme. «Il y a une souplesse dans les textes d'application de la charte», c'est la lecture faite par la représentante des familles des disparus, Mme Kouidri. Contactée hier par nos soins sur ce sujet, la représentante juge que les textes de loi sont dans l'ensemble convenables par rapport aux principes de la charte et des attentes du peuple. Même si les textes renferment quelques lacunes, la représentante constate que le plus important est le fait que le président n'a pas fermé la porte, en énonçant, à travers le chapitre sept, de recourir à d'éventuelles mesures pour la mise en oeuvre de la charte. «Le président de la République a tout à fait le droit de décréter des lois qui vont dans le sens de l'intérêt du pays», estime, Mme Kouidri. Concernant le dossier des disparus, notre interlocutrice affirme que le texte a bien détaillé la question de l'indemnisation des familles touchées par la décennie noire. Cette femme, qui a toujours lutté pour la prise en charge des famille des disparus, trouve que le texte de loi est positif sur ce point. Certes, reconnaît-elle, le texte donne un statut aux victimes, mais il est vraiment difficile pour les familles des victimes d'accepter cette réalité. Interrogé sur le point relatif à la prise en charge des familles des terroristes, notre interlocutrice partage entièrement son avis avec le président de la République en affirmant toutefois que «nul n'est responsable de ce qu'a fait un parent ou un proche». «Pour suturer les plaies et fermer les blessures et continuer à vivre sereinement et oublier un tant soit peu la tragédie, il ne faut pas faire la différence entre une catégorie et une autre», estime la représentante. Par ailleurs, et au lendemain de l'annonce des textes de loi, des réactions de contestation ont été observées, de part et d'autre. Un sit-in des familles des disparus a eu lieu, hier, devant l'Observatoire national des droits de l'homme. Environ, une centaine de familles se sont rassemblées pour dénoncer et rejeter les textes de loi. «Nous ne voulons par d'argent, nous voulons savoir la vérité sur nos enfants», «Barakat la hogra», scandaient les femmes touchées dans leur chair. La représentante de la Coordination nationale des familles des disparus Safia Fahaci, rencontrée sur place, constate, de son côté, que les lois sont très vagues. «Le texte va régler les conséquences de la tragédie nationale, mais le problème politique, celui de faire la lumière sur le dossier des disparus, resurgira un jour ou l'autre», a-t-elle précisé. La représentante affirme que si l'Etat veut vraiment asseoir la paix, il doit, suggère-t-elle, présenter des excuses aux familles des victimes. Pour sa part, la présidente de l'association SOS disparus, Mme Fatima Yous, rejette les textes en dénonçant l'interdiction pour les familles des victimes de saisir la justice. Elle affirme « qu'il y a des disparus qui sont encore vivants et qui sont incarcérés dans des centres».