L'accord de paix ayant mis fin en 2005 à 22 ans de guerre civile Nord-Sud (la première de 1955 à 1972) prévoyait la tenue d'un référendum d'autodétermination du Sud-Soudan le 9 janvier 2011. Le Sud-Soudan est l'objet de toutes les attentions de la communauté internationale, et même d'Hollywood, à deux jours du début du référendum, demain, sur l'indépendance de cette vaste région sous-développée d'Afrique. Des voitures ornées du drapeau sudiste -vert, rouge, noir avec une étoile sur fond bleu- circulaient hier matin dans les rues de Juba, la jeune capitale sudiste aux infrastructures naissantes et sommaires, appelant la population à voter, sur fond de musique. «Plus que deux jours! On va voter et après le pays sera coupé en deux», se félicite Archangelo, un vieux Sudiste rentré récemment de la capitale soudanaise Khartoum afin de participer au scrutin. L'accord de paix ayant mis fin en 2005 à 22 ans de guerre civile Nord-Sud (la première de 1955 à 1972) prévoyait la tenue d'un référendum d'autodétermination du Sud-Soudan le 9 janvier 2011. L'échéance a été tenue malgré des retards dans l'organisation du scrutin qui avaient fait craindre son report, voire un retour à la guerre entre le Nord, musulman et en grande partie arabe, et le Sud afro-chrétien, du Soudan. «Les nombreux sceptiques qui pensaient que le Sud-Soudan ne serait jamais prêt de tenir le référendum ce dimanche ont eu tort», s'est réjoui le chef de la section sud de la mission des Nations unies au Soudan (Unmis), David Gressly. Près de quatre millions de Sudistes se sont inscrits pour participer au scrutin qui doit se dérouler sur une semaine à partir de dimanche. Les analystes, et fait nouveau les responsables politiques nordistes, pronostiquent une victoire de l'option sécessionniste qui pourrait mener dès juillet, à la fin de la période intérimaire de six ans initiée par l'accord de paix de 2005, à la partition du plus vaste pays d'Afrique. Avec pour préoccupation la stabilité régionale, la crédibilité de leur diplomatie en Afrique et dans le monde arabe et la crainte d'un nouveau conflit sanglant, des responsables et même une star hollywoodienne, sont venus en force des Etats-Unis, parrains de l'accord de paix. Après le sénateur John Kerry, l'ex-président Jimmy Carter, à la tête du centre éponyme qui observe le processus électoral, c'est l'envoyé spécial de la Maison-Blanche, Scott Gration, qui était attendu hier à Khartoum. L'acteur George Clooney, arrivé jeudi à Juba, devait se rendre hier à Abyei, une région disputée située à la lisière du Nord et du Sud du pays. Un référendum sur le rattachement de cette enclave à l'une des deux régions devait aussi avoir lieu demain, mais il a été renvoyé aux calendes grecques ce qui fait craindre des affrontements entre tribus rivales, les Sudistes Dinka Ngok et les Nordistes arabes Misseriya, qui convoitent ce territoire. Région sous-développée de plus de 8,5 millions d'habitants, nichée au coeur du continent africain, le Sud-Soudan deviendrait, en cas d'indépendance, l'un des pays les plus pauvres du monde, malgré son énorme potentiel pétrolier. «La pauvreté chronique, l'absence de développement, et la menace de violences qui affectent quotidiennement les populations ne disparaîtront pas après le référendum», a déclaré Melinda Young, responsable de l'organisation humanitaire Oxfam au Sud-Soudan.