Le président soudanais Omar el-Béchir a averti dans un discours à l'Assemblée nationale qu'il n'accepterait pas d' «alternative à l'unité» de son pays. Au fur et à mesure que le référendum sur l'autodétermination du Sud-Soudan prévu en janvier approche, la tension monte. Khartoum tente de baliser le jeu. «Bien que nous soyons engagés par l'accord de paix global, nous n'accepterons pas d'alternative à l'unité», a déclaré Bachir. «L'unité est le choix qui prévaudra pour le Sud s'il a la liberté de choisir lors d'un référendum libre et juste. La logique ne conduit le Sud que vers l'unité», ajoutera le président soudanais. Les Sud-Soudanais sont appelés à se prononcer en janvier prochain sur le maintien de l'unité avec le nord du Soudan ou opter pour le scénario extrême : l'indépendance. Ce référendum est considéré comme un aboutissement de l'accord de paix global ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud. La guerre avait fait deux millions de morts et exacerber le ressentiment Nord-Sud. Cependant l'échéance de janvier prochain risque sérieusement d'être retardée. Plusieurs observateurs soudanais anticipent un report du scrutin en raison de différends politiques entre nordistes et sudistes et de retards dans l'organisation du vote. En attendant, le président soudanais a promis un scrutin juste, tout en ajoutant que «la démarcation des frontières [avec le Sud] est un facteur décisif dans la conduite d'un référendum juste et libre». Les relations entre nordistes et sudistes sont tendues à l'approche du référendum. Ce dernier décidera de l'avenir du plus grand pays d'Afrique. Hier les négociations, organisées sous l'égide de l'Ethiopie et des Etats-Unis à Addis Abeba, entre le Nord et le Sud-Soudan sur la question de la région pétrolifère d'Abyei ont échoué, ce qui est loin d'arranger les choses. Samedi à Khartoum, les forces antiémeute ont dispersé des manifestants favorables à la scission du Sud-Soudan qui se sont heurtés à des partisans de l'unité du pays. Les forces gouvernementales soudanaises ont, en outre, accusé l'armée de la région semi-autonome du Sud-Soudan de s'être déployée dans un Etat nordiste à la lisière du Sud. Pour compliquer une situation déjà trop complexe, le président du Sud-Soudan, Salva Kiir, a demandé à l'ONU de déployer des Casques bleus le long de la frontière entre le sud et le nord du Soudan, en amont du référendum. C'est des diplomates membres d'une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite au Soudan qui se sont chargés d'annoncer la revendication. Les puissances occidentales, sous fond de contrôle des richesses dont regorge le pays, sont en filigrane partie prenante du conflit Nord-Sud. L'ambassadeur britannique auprès des Nations unies, Mark Lyall Grant, s'exprimant au nom de la délégation onusienne, a souligné que la «communauté internationale était profondément préoccupée» par la situation du Soudan. M. B