Le Front de libération nationale (FLN) sort, pour la première fois, de sa réserve depuis le début des événements tragiques qui secouent l'Algérie à la suite des dernières augmentations des prix du sucre et de l'huile. D'abord, le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, qui a réuni, hier à Hydra, les membres du comité de coordination de son parti, a dénoncé les méthodes utilisées par les émeutiers et «les saccages des édifices publics et le vandalisme à grande échelle» qui ont accompagné les mouvements de protestation à travers plusieurs wilayas du pays. Reconnaissant la légitimité des revendications, il a appelé les citoyens «à exprimer pacifiquement leurs revendications et les militants du parti à sensibiliser leurs concitoyens sur les vertus du dialogue et des actions pacifiques». Interrogé sur la possibilité d'organiser des marches pacifiques surtout lorsque l'on sait qu'à chaque fois qu'un parti politique, un syndicat ou une organisation sociale appelle à un rassemblement ou un mouvement de protestation, les forces antiémeute arrivent sur les lieux du rassemblement avant les protestataires Belkhadem a répondu par l'affirmative, précisant que les forces de l'ordre doivent veiller à la protection des biens publics et privés. Sur la question de savoir contre qui «le complot» à travers tout ce qui se passe sur le plan social est dirigé, le premier responsable du FLN a répondu que «le complot est dirigé contre l'Algérie». Mais Belkhadem revient sur son propos quelques minutes plus tard quand la question «qui est derrière le complot?» lui a été posée. En effet, M.Abdelaziz Belkhadem s'est rétracté en niant avoir dit qu'un complot ou une campagne est dirigée contre l'Algérie. Par ailleurs, le SG du FLN a instruit les mouhafedhs de son parti à faire face aux rumeurs exploitées par les chaînes étrangères selon lesquelles l'Algérie est un pays riche avec ses 150 milliards de dollars de réserves de change ainsi que ses recettes pétrolières, alors que son peuple souffre de la pauvreté. «Il y a une désinformation en affirmant que les milliards qui existent sont destinés à la corruption et au vol», a-t-il déclaré, soulignant que cet argent est utilisé pour le développement du pays. Il a évoqué le financements des projets et des infrastructures et l'argent injecté dans le cadre de la politique sociale du pays. Il a affirmé, à titre d'exemple, que des homologues étrangers s'étonnent quand ils apprennent que les étudiants algériens payent leur repas à 1,20 DA. Il a, toutefois, omis de dire comment ils réagissent quand ils apprennent que la bourse trimestrielle des étudiants ne dépasse pas les 10 euros par mois.