Le Tchad célébrait hier le cinquantenaire de son indépendance obtenue le 11 août 1960 de la France en présence de quatorze chefs d'Etats étrangers. Le président tchadien Idriss Deby Itno a amnistié «tous les prisonniers de guerre appartenant aux différents groupes politico-militaires» et gracié des chefs rebelles à la veille de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance, a annoncé la radio nationale lundi soir. Dans un premier décret lu à la radio et signé du président Deby, «sont amnistiés des crimes commis, tous les prisonniers de guerre appartenant aux différents groupes politico-militaires». Dans un deuxième décret du président, «la grâce est accordée à messieurs Tahir Guinassou, Tahir Wodji, Al hadj (Djougourou) Hemichi, Al hadj Moita Ahmat Djibrine Azene et Djibrine Dassert, tous condamnés» à des peines de mort ou de perpétuité «par la cour d'appel de N'Djamena siégeant en matière criminelle le 15 août 2008 pour s'être rendu coupables d'atteinte à l'ordre constitutionnel, à l'intégrité du territoire et à la sécurité de l'Etat». Tahir Guinassou, Tahir Wodji, Djougourou Hemichi et Moita Ahmat, anciens responsables de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (Ufdd) du général Mahamat Nouri avaient été arrêtés le 9 novembre. Sous le coup d'un mandat d'arrêt suite à leur condamnation, ils étaient rentré de leur propre chef au Tchad escomptant une amnistie selon un responsable de l'Ufdd. Le jour de leur arrestation, le porte-parole du gouvernement Kalzeube Pahimi Debeut avait indiqué que «le chef de l'Etat (examinerait) toute éventuelle demande de grâce». Le chef rebelle et colonel Djibrine Dassert du Mouvement pour la paix, la réconciliation et le développement (Mprd) avait été capturé selon l'armée le 4 janvier 2010 vers Korbol (sud tchadien). Les autorités avaient indiqué qu'il avait été condamné par contumace et devait être mis à la disposition de la justice pour une condamnation ferme. Six mois après une offensive rebelle qui était parvenue aux portes du palais présidentiel en février 2008, onze chefs rebelles avaient été condamnés à mort par contumace. Trente et un autres membres de la rébellion avaient été condamnés à des travaux forcés à perpétuité après avoir été reconnus coupables «d'attentats dans le but de détruire ou de changer le régime» du président Deby. Depuis un an, le Tchad et le Soudan sont engagés dans un processus de normalisation de leurs relations après cinq ans de guerres par rébellions interposées. En gage de bonne foi, chacun a expulsé récemment des chefs de mouvements armés hostiles à son voisin. Le Tchad célébrait hier le cinquantenaire de son indépendance obtenue le 11 août 1960 de la France (les festivités ont été décalées pour ne pas être perturbées par la saison des pluies) en présence de quatorze chefs d'Etat étrangers. Les Tchadiens sont appelés à voter pour les législatives le 6 février, pour le premier tour de l'élection présidentielle le 3 avril et le 26 juin pour des élections locales.