Elle se produira, jeudi à partir de 19h, à la salle Sierra Maestra d'Alger où elle vous fera découvrir son premier album éponyme, au nom d'Inès. Après quelques années d'absence loin de son pays où elle s'est attelé à se forger une belle personnalité artistique et un parcours appréciable, Inès revient à Alger, en donnant un concert exceptionnel le jeudi 13 janvier prochains, à partir de 19h à la salle de cinéma Sierra Maestra, qui fait office actuellement de salle de spectacle. L'établissements Arts et Culture qui accueille cet événement a mené Inès à animer hier matin une conférence de presse au siège de la médiathèque de la rue Didouche Mourad. «C'est mon premier concert en Algérie, c'est très important pour moi. J'espère qu'il y en aura d'autres à travers tout le pays. Aussi, je me présente humblement à vous, c'est mon premier album qui s'appelle tout simplement Inès, un prénom effectivement universel...» a tenu à souligner la sémillante chanteuse. Inès était accompagnée de son manager et musicien, mais aussi mari, Karim Albert Kook qui affirmera, tout au long de sa conférence, sa volonté et son attachement «à donner vie à ce projet de l'autre côté de la Méditerranée et ici aujourd'hui». Inès est une jeune femme née à Thénia, près d'Alger, fut remarquée lors d'un tremplin organisé par la Radio nationale algérienne qui lui proposera très vite la possibilité d'animer et de produire sa propre émission musicale au caractère particulier, novateur, Caravane Rock, une occasion de présenter au grand public, tous les genres musicaux que regorge notre pays, de la musique country au rock en passant par le métal et le blues. Sa rencontre providentielle avec le bluesman Karim Albert kook, en concert à Alger, il y a quelques années, fera naître une collaboration artistique dont le fruit a muri et donné cet album, Inès. Une collaboration qui se poursuivra ainsi jusqu'à dans l'Hexagone où elle est partie s'installer, sur la route ainsi des festivals et des clubs en tant que choriste jusqu'à voir la réalisation du premier opus. Un premier album produit et réalisé par le bluesman de talent Karim Albert Kook, rejoint par une équipe de musiciens des plus réputés à l'image de Jean-Philippe Rykiel, Steve Shehan, BJ Scott d'Alabama et Stephane Mellino (ex-Négresse Verte). C'est via sa voix ensoleillée nourrie de folk, pop, rock, blues, à l'instar de Alanisse Morissete, Shania Twain, Tori Amos et des sonorités traditionnelles, bien de chez nous et de sa culture qu'Inès parvient à nous transmettre sa joie et sa nostalgie, sa tristesse et émotion au quotidien celle, dit-elle, «d'une fille algérienne qui, un jour, décide de partir vivre ailleurs, non pas en étant forcée, mais pour faire ce qu'elle aime par-dessus tout, la musique.» Ce n'est pas fortuit si elle choisit de mettre en images la chanson Djazaïria. Un clip qui sera tourné prochainement. Sa voix est, en effet, un hymne à l'amour et à la sérénité. Elle le prouvera en interprétant a capella the Fact, un morceau mélangeant l'arabe et l'anglais. Dans Inès, nous retrouvons aussi d'autres morceaux qui mêlent à la fois l'arabe, au français et anglais et même du kabyle, ses origines dont elle est très fière. A ce propos, elle dira, lors de la conférence, ses quelques difficultés à se faire apprécier au départ par le public, mais non sans que cela puisse être un handicap finalement car l'émotion que dégagent les mots finit seule par faire passer le sens ou le thème de la chanson. Car ses mots sont écrits de telle façon qu'ils soient souvent répétés dans une des deux langues. Autrement, une musique faite de partage et d'échange dans les deux sens. «C'est très important, c'est une façon subtile de présenter ce qu'on peut produire aux autres, celle de la jeunesse algérienne dont je fais partie..» Ainsi, de tous ses voyages à travers l'Europe et ailleurs, elle fera remarquer que le public américain ressemble au nôtre dans le sens où il arrive à exprimer simplement ses émotions en tapant des mains, en réagissant en concert...«La musique c'est toujours expérimental» dira Inès, faisant référence à sa musique, mais celle que l'on écoute partout, que ce soit hier, aujourd'hui ou demain. Elle saluera aussi «cette variété cultuelle algérienne qui est en train d'éclore». Pour Karim Albert Kook, la «fusion» a toujours existé en Algérie, bien avant Gnawa Diffusion, il manquait juste les moyens pour sa communication et sa diffusion. Evoquant sa vie loin de son pays, ses débuts et son temps d'acclimatation en France, Inès dira que les débuts ne sont jamais faciles quand on arrive dans un pays étranger, avant de laisser couler quelque larmes d'émotion qui témoignent de la grande sensibilité de l'artiste. «Au départ, on apprend à découvrir les autres, puis leur faire découvrir qui on est», a-t-elle révélé. Notons que les quatre premières années d'Inès en France, ont été bénéfiques pour elle qui n'avait pas totalement quitté la radio puisqu'elle animait une chronique sur France Inter sur la musique algérienne moderne. Un défi qu'elle a voulu et su relever haut la main. Son quotidien là bas? «Il est fait de musique du réveil, au soir.» Comme un bébé qui fait ses premiers pas, souhaitons à Inès beaucoup de succès avec cet album avant de passer au prochain, qu'elle prépare actuellement assidûment. Mais pour l'heure, place au concert d'Alger! Son album sera disponible après le concert et mis en vente aussi au magasin d'instruments de musique de Riad El Feth, lequel est tenu par Mohamed Rouane, qui n'est autre qu'un très bon musicien.