87% d'entre eux vivent dans les régions du Nord, surtout en Lombardie et en Vénétie. Ils sont arrivés au cours de la période de la tragédie nationale. Apparemment, il n'y a pas que le football italien qui plaît aux Algériens. Même le pays leur réussit très bien. Quelque 26.000 Algériens résident régulièrement en Italie occupant pour la plupart des emplois de salariés, indique-t-on de source diplomatique à Rome. Les ressortissants algériens établis dans la péninsule sont dans leur majorité «des gens travailleurs et sérieux», souligne la source. «Ils sont respectueux des lois du pays d'accueil et c'est pourquoi, ils jouissent de respect et d'estime», ajoute-t-elle. Les statistiques officielles italiennes évaluent à près de cinq millions les ressortissants étrangers vivant en Italie. Les Algériens ne sont qu'une minorité parmi ces populations. C'est pourquoi, ils passent «inaperçus» en Italie. Et s'ils activent dans des associations, ils n'ont pas, à proprement parler, leurs propres organisations. Un universitaire algérien, Mohamed C., observe que les Algériens d'Italie se rencontrent dans des cadres «informels», pour évoquer leurs préoccupations. Ces préoccupations ont trait, notamment, à la protection sociale, parce qu'il n'existe pas encore entre l'Algérie et l'Italie une convention dans ce sens. Les Algériens évoquent, aussi, une revendication, maintes fois réitérée, consistant en l'ouverture entre l'Italie et l'Algérie d'une ligne de transport maritime. Cette ligne leur permettrait de regagner le pays directement sans passer par d'autres frontières et éviter, ainsi, perte de temps et dépenses inutiles. Ils souhaiteraient, également, l'ouverture d'une institution financière algérienne en Italie. Autre préoccupation, le rapatriement de corps en Algérie. Seules les personnes démunies reçoivent l'aide de l'Etat algérien. Dans ce contexte, la récente décision prise par le ministère des Affaires étrangères et annoncée par le secrétaire d'Etat, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Halim Benatallah, sur un accord entre la Société algérienne d'assurance (SAA) et la Banque d'Algérie, a été saluée par les Algériens en Italie. Ils ont tout aussi bien accueilli la décision de la compagnie Air Algérie de renforcer sa desserte depuis la capitale italienne, augmentant à cinq la fréquence des vols hebdomadaires au lieu de trois précédemment. Par ailleurs, très peu de ressortissants algériens ont leurs propres affaires en Italie, contrairement à d'autres communautés, notamment arabes et musulmanes. Plus de 80% des membres de la communauté nationale sont des salariés travaillant principalement dans l'agriculture. Les compétences nationales (universitaires), établies dans le Nord, sont près d'un millier. La plupart des membres de la communauté nationale résidant dans le nord de l'Italie, comme ceux des autres régions italiennes, sont venus dans ce pays dans les années 1990. En effet, 87% des ressortissants algériens vivant dans les régions du Nord, surtout en Lombardie et en Vénétie, sont arrivés au cours de la période de la tragédie nationale. Dans le Nord où est implanté un parti populiste connu pour son rejet des étrangers, les ressortissants algériens «ne sont pas victimes de discrimination», assure la source, sur la base de témoignages des personnes concernées. D'ailleurs, ils bénéficient de «facilités» dans les procédures administratives portant sur le regroupement familial, facilités dues surtout aux élus locaux issus de partis «favorables» à l'immigration. Ce «privilège» accordé par les autorités italiennes aux membres de la communauté nationale a son pendant négatif: ainsi, pour bénéficier d' «avantages» divers, beaucoup d'étrangers en situation irrégulière se déclarent Algériens. D'où, les tracas administratifs des représentations consulaires algériennes pour «confirmer ou infirmer ce statut». En l'espace de deux ans, plus de 2000 citoyens algériens ont été déclarés au consulat général de Milan». Ici, les membres de la communauté nationale sont majoritairement des jeunes. La tranche d'âge comprise entre 20 et 50 ans s'élève à 86%. Malheureusement, cette catégorie est considérée du point de vue de l'emploi «vulnérable» à cause du chômage qui touche tout le pays et, par conséquent, n'épargne pas les ressortissants algériens. D'autre part, eu égard à l'installation récente d'une communauté nationale en Italie, il n'y a aucun élu algérien dans les assemblées locales et nationales. Un certains nombre de ressortissants algériens qui arrivent en Italie quittent ce pays une fois réglées les procédures d'obtention du titre de séjour, même s'ils s'intègrent facilement. Ce choix est motivé par des considérations professionnelles, sociales et aussi linguistiques, les Algériens étant en majorité francophones et anglophones. Les services consulaires de l'ambassade d'Algérie à Rome s'occupent administrativement des ressortissants nationaux établis dans 12 régions du centre et du sud de l'Italie. Les ressortissants établis au nord sont gérés par les services du consulat général d'Algérie à Milan qui s'occupe des 10 régions.