Silvio Berlusconi est sorti consolidé des élections régionales partielles en Italie. Cependant, le chef du gouvernement italien devra composer avec les revendications de son puissant allié populiste de la Ligue du Nord au risque de tensions au sein de la coalition. Les grands journaux italiens soulignaient hier la contribution décisive de la Ligue aux performances de la coalition. «La droite gagne sur le char de la Ligue», titre La Repubblica, «Victoire de Berlusconi et de la Ligue» pour le Corriere della Sera. Déjouant les pronostics, la majorité au pouvoir s'est adjugé six régions contre sept pour la gauche. Quatre régions s'ajoutent ainsi à ces bastions historiques de Lombardie (région de Milan) et Vénétie. Coup fort : la droite remporte la région de Rome, le Latium, au terme d'un duel entre sa candidate, la syndicaliste Renata Polverini et l'ex-commissaire européenne Emma Bonino, mais également la région ouvrière du Piémont. Dans cette région de Turin comme en Vénétie (nord-est) où a triomphé l'actuel ministre de l'Agriculture, Luca Zaïa, la Ligue, parti xénophobe, s'est révélé une locomotive pour la coalition. Ce parti au discours anti-immigrés et autonomiste, ancré presque exclusivement au Nord, a attiré 12,7% des suffrages, plus du double qu'en 2005 (5,7%) et mieux qu'aux législatives de 2008 (9,5%). Le chef de la Ligue Umberto Bossi a donné un avant-goût de ses exigences en montrant son penchant pour la mairie de Milan, capitale économique de l'Italie, remise en jeu l'an prochain. La Ligue voudrait aussi conserver le ministère de l'Agriculture, ce qui promet d'âpres discussions avec la droite de Berlusconi. La nouvelle donne politique risque de provoquer de sérieux remous dans la majorité et des résistances de la part d'un autre important allié de Berlusconi, le président de la Chambre des députés Gianfranco Fini. Leçon de taille pour les observateurs : le mauvais score du parti de Berlusconi dans un pays traditionnellement assidu aux urnes. Le PDL, qui reste la première formation politique, n'a recueilli que 26,7% des suffrages, loin des 33,3% de 2008. Le PDL, discrédité par des scandales de corruption a été pénalisé par l'abstention qui a battu tous les records depuis l'entrée en politique de Berlusconi il y a 16 ans. M. B.