La responsabilité des partis politiques et la société civile qui se sont contentés de slogans durant les dernières émeutes, «est un faux jugement», aux yeux de l'invité de la Radio. Combattre l'informel qui affecte le Trésor public et encadrer les jeunes vendeurs à la sauvette. Ce sont là, les deux défis sur lesquels Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, s'est attardé lors de son intervention, hier, à l'émission «Tahaoulat» diffusée sur les ondes de la radio Chaîne1. La première frange doit «payer des impôts au profit de l'APC. Quant aux barons de l'informel, une lutte sans merci doit être menée à leur encontre», souligne, de prime abord, M.Belkhadem. L'équation n'est pourtant pas aussi simple qu'elle paraît aux yeux du secrétaire général du FLN. Dans la matinée de dimanche, l'intervention des policiers ayant empêché certains propriétaires de «petits commerces» de s'installer, a le mérite de réveiller des vieux démons dans l'un des plus grands quartiers populaires de la capitale: Bachdjarrah. Ce quartier a vécu, en effet, une passée d'armes. Sur les émeutes qu'ont connues bon nombre de wilayas, l'invité de la radio refuse d'évoquer toute ingérence, intérieure ou extérieure. «Je ne peux pas le confirmer. Mais, ces émeutes ont terni l'image de l'Algérie», dit-il. Ce qui est sûr, selon Belkhadem, c'est que les derniers évenements ne ressemblent en rien à ceux d'Octobre 1988. Explicite, le SG du FLN souligne qu'à la fin des années 1980, le baril de pétrole était en dessous des 10 dollars. Le chômage, la pénurie des produits de première nécessité étaient les ingrédients qui formaient le quotidien du citoyen algérien. «Aujourd'hui, ce n'est pas le cas», a-t-il laissé entendre. Sur sa lancée, il adresse un message à ceux qu'il qualifie de «bandits» usant de toutes sortes de subterfuges pour influencer des jeunes âgés entre 15 et 17 ans. «C'est un comportement criminel», a enchaîné Belkhadem. La paix sociale est-elle en danger? Une question éludée par Abdelaziz Belkhadem à deux reprises. Les dernières émeutes peuvent-elles être à l'origine d'un remaniement ministériel? L'invité de la Radio nationale a souligné que «la Constitution permet au président de changer ou de modifier la composante de son gouvernement à tout moment». Cette piste «n'est pas obligatoirement liée aux émeutes ayant lieu ces derniers jours». Que fera l'Etat une fois les exonérations temporaires et exceptionnelles de droits de douane décidées par le gouvernement lors d'un conseil interministériel, arriveront à terme? Pourquoi ces solutions ne sont que facultatives? Comment justifier l'absence d'une analyse économique pouvant permettre d'éviter l'augmentation vertigineuse de certains produits dont le sucre et l'huile? A toutes ces questions, Belkhadem n'a pas trouvé mieux que de dire: «C'est le président de la République qui met en place une stratégie à long terme». Avant d'ajouter: «Il faut assurer un stock sécuritaire en sucre et d'autres produits pour éviter tout éventuel dérapage». Le monopole de certains importateurs doit cesser d'exister. «Ni l'Etat à lui seul ni des individus ne doivent monopoliser des produits comme l'huile, le sucre...», estime Abdelaziz Belkhadem. La responsabilité des partis politiques et de la société civile qui se sont contentés de slogans, «est un faux jugement», aux yeux de l'invité de la Radio. «Des militants de partis ont protégé des édifices publics», précise Belkhadem. Et de se dire obligé d'intervenir sur les plateaux de la chaîne BBC en arabe pour répondre à certains journalistes qui ont évoqué la misère et la famine en Algérie au lendemain des émeutes. «Ce n'est pas une misère mais des inégalités dans le mode de vie», a tonné le SG du FLN. En sa qualité de premier responsable de ce parti, il réaffirme son avis consistant à la criminalisation du colonialisme français en exigeant de la France de présenter des excuses. Et dire tout clairement: «On plébiscite Abdelaziz Bouteflika pour les élections de 2014. N'oubliez pas qu'il est le président d'honneur de notre parti, le FLN.»