Ces derniers temps, les vendeurs à la sauvette étaient traqués quotidiennement par la police. Habituellement, ces jeunes sont juste sermonnés. Mais l'on assiste, ces mois-ci, à une plus grande sévérité de la part des pouvoirs publics. Ces derniers temps, les vendeurs à la sauvette étaient traqués quotidiennement par la police. Habituellement, ces jeunes sont juste sermonnés. Mais l'on assiste, ces mois-ci, à une plus grande sévérité de la part des pouvoirs publics. L'informel accapare 60% du marché algérien. 1,8 million de personnes vivent du commerce parallèle. Ces derniers temps, les vendeurs à la sauvette étaient traqués quotidiennement par la police. Habituellement, ces jeunes sont juste sermonnés. Mais l'on assiste, ces mois-ci, à une plus grande sévérité de la part des pouvoirs publics. Des poursuites en justice sont engagées contre les jeunes vendeurs. «Ces derniers temps, les policiers ne nous laissent plus travailler, ils nous traquent chaque jour sans se soucier de notre situation sociale ni de notre avenir», nous a déclaré Amrane, un vendeur de tabac à la placette de Dar El-Beida, 30 km à l'est d'Alger. Ce jeune de 26 ans a ajouté : «Au lieu de trouver des solutions à notre situation, ils nous poussent à voler ou rejoindre les rangs des harragas ou je ne sais quoi encore», avant d'indiquer qu'il a été présenté devant le juge qui lui a infligé une amende de 5.000 DA avec sursis pour vente illégale de cigarettes. Ce jeune dit ne pas comprendre cette mesure, sachant que «dans d'autres sphères, tout se vend illégalement et en grandes quantités», sans que cela fasse l'objet d'une intervention des services habilités. «Il faut poursuivre ces gens-là et nous offrir d'autres perspectives au lieu de nous clochardiser», a-t-il enchaîné. Rafik, un autre vendeur de tabac qui a été, lui aussi, présenté devant le juge pour les même motifs, dit ne rien comprendre à cette nouvelle donne. Il affirme faire ce travail depuis sa tendre enfance sans être inquiété par qui que ce soit. Aujourd'hui, Rafik ne sait plus à quel saint se vouer. «Je ne sais pas ce qu'ils veulent faire de nous. Je travaille ainsi depuis sept ans et jamais je n'ai été inquiété comme je le suis ces derniers jours. Pourtant, je ne suis ni un criminel ni un voleur, qu'ils nous régularisent ou qu'ils nous laissent tranquilles», a-t-il déclaré, avant d'ajouter, sur un ton de désespoir et de lassitude : «Ce n'est qu'avec ce «boulot» que j'arrive à subvenir à mes besoins et aux besoins de ma petite famille». Beaucoup de jeunes trouvent leur compte dans ce secteur d'activité illicite. Un jeune, vendeur de tabac, engrange mensuellement plus de 40.000 DA de bénéfice net, soit l'équivalent de ce que gagne un cadre dans une entreprise algérienne. Ce jeune nous a informés qu'il y a des vendeurs qui gagnent plus de 2.000 DA/jour soit 60.000 DA/mois. Ces vendeurs on les voit partout, on les trouve partout. Une réalité incontournable Dans chaque ville, chaque village, devant les cafés, les restaurants, dans les marchés, on les rencontre pratiquement partout. Ils sont des milliers, tous âges confondus, ces vendeurs à la sauvette qui deviennent, de l'avis des spécialistes, une réalité incontournable qui mérite plus d'attention de la part des responsables en charge de la jeunesse. Squattant les trottoirs, ils exposent leur marchandise à même la chaussée. A Alger-centre, qui exposant des lunettes à soleil, des tee-shirt, des chaînes en fer argenté présenté pour argent pur, qui exhibant des vestes et des vêtements de toutes sortes ou installant tout simplement une baraque de fortune souvent mal équipée pour vendre du tabac, ces commerçants illégaux font souvent ce que leur volonté leur dicte au grand dam de ceux qui exercent leur métier dans le cadre de la loi et qui versent une part de leurs revenus dans les caisses des impôts. Rencontré à la Grande poste, un vendeur illégal de chaussettes et de tee shirt exposés à même le sol, nous révèle qu'il est dérouté par cette nouvelle mesure. «Auparavant, on nous chassait, mais jamais on ne nous a présentés devant une juridiction. A présent, je suis constamment aux aguets. J'expose ma marchandise, mais dès que je vois la police, je plie bagage pour esquiver quelque part et je reviens quant ils quittent les lieux», nous dit ce jeune avant qu'un autre, vendeur de tabac installé à côté n'ajoute: «Moi, je n' en veux pas à ces agents de l'ordre. D'ailleurs, quand ils nous chassent, ils nous disent qu'ils ne peuvent rien pour nous et que la décision vient d'en haut». Une concurrence déloyale Ces commerçants informels disent s'approvisionner le plus normalement du monde chez les grossistes avec de surcroît des factures d'achat et que même les promoteurs des produits qu'ils exposent à la vente ne l'ignorent pas. Pour leur part, les policiers disent qu'ils ne font que leur travail et que lorsqu'une décision est prise par leurs responsables, ils passent à l'action et la traduise sur le terrain. «On les chasse puis ils reviennent à la charge quand on quitte les lieux. Des fois, on ferme les yeux mais quand la décision est stricte, on les chasse à tout prix quitte à utiliser la matraque», a expliqué un policier. En outre, et dans l'optique de mettre la lumière sur ce phénomène qui prend de l'ampleur, nous avons pris le soin de nous approcher des spécialistes et quelques commerçants légaux. Ces derniers se disent quelque part trahis par la concurrence déloyale que leur imposent ces «petits apprentis commerçants». «Ils nous font subir une concurrence déloyale et à ce rythme, seuls les plus «téméraires » résisteront à la tentation de jeter la clef sous le paillasson », nous a dit le propriétaire d'un bureau tabac à Bab Ezzouar et d'ajouter, sur un ton amer : « Si cela perdure, l'Algérie risque de devenir le plus grand marché noir dans le monde » a-t-il averti. Des retombées mineures sur l'économie Qu'à cela ne tienne, ce même commerçant propose que l'Etat régularise ces commerçants informels pour donner à la concurrence un caractère loyal ou bien les éradiquer pour éradiquer ce phénomène avec. Les sociologues, eux, développent une autre approche du phénomène. Selon eux, ce sont la société civile, les éducateurs, les parents et les pouvoirs publics qui assument pleinement la cause de tous ces phénomènes qui rongent la société. «La misère sociale sous toutes ses formes, la pauvreté, la privation, l'inexistence de revenus pour des familles entières, le chômage, la fragilité des liens familiaux sont autant de facteurs qui favorisent, non seulement la vente à la sauvette, mais aussi nombres de fléaux sociaux comme la consommation de la drogue, les vols etc.», nous a expliqué un sociologue avant d'ajouter que ces phénomènes prendront de l'ampleur si les choses restent en l'état. Pour en savoir plus sur les retombées de ce commerce sur l'économie nationale, des spécialistes en économie que nous avons interrogés ont assuré que cette pratique n'a pas de lourdes répercussions sur l'économie algérienne. «Dans un pays ou toute l'économie est basée sur le secteur des hydrocarbures, le marché parallèle ne peut représenter un risque majeur pour l'économie nationale», a-t-on avancé avant de préciser que «97% des exportations en Algérie sont du domaine des hydrocarbures, et dans ce secteur, il n' y a pas de marché noir. Plusieurs secteurs se partagent les 3% restants: l'agriculture, l'artisanat…donc l'influence du marché noir est minime et ceux qui payent la sauce sont les petits commerçants qui exercent légalement étant donné que les négociants illégaux leur partagent une partie du marché et cela se répercute négativement sur leur activité ce qui fait que leurs revenus sont en baisse constante.», a expliqué Saïd. Un autre économiste a expliqué que «ce marché informel peut être bénéfique pour l'économie nationale dans la mesure où l'argent généré par ces commerces serait investi dans le pays ». Selon lui, dans ce cas, la marchandise s'écoule rapidement ce qui fait que le chiffre d'affaires des entreprises augmente. Cela implique l'accroissement de la production. « En plus de cela, cette activité, même si elle est informelle, contribue à la réduction du taux de chômage qui ronge la société » a-t-il argumenté avant de constater que ces marchés parallèles encouragent la fraude fiscale mais sans pour autant porter un coup dur au secteur des impôts. Enfin, il convient d'ajouter que quoique réprimé par la loi n° 04-02 du 23 juin 2004 fixant les règles applicables aux pratiques commerciales, les vendeurs à la sauvette ne comptent pas abandonner leur commerce illicite à moins qu'une solution ne leur soit offerte. L'informel accapare 60% du marché algérien. 1,8 million de personnes vivent du commerce parallèle. Ces derniers temps, les vendeurs à la sauvette étaient traqués quotidiennement par la police. Habituellement, ces jeunes sont juste sermonnés. Mais l'on assiste, ces mois-ci, à une plus grande sévérité de la part des pouvoirs publics. Des poursuites en justice sont engagées contre les jeunes vendeurs. «Ces derniers temps, les policiers ne nous laissent plus travailler, ils nous traquent chaque jour sans se soucier de notre situation sociale ni de notre avenir», nous a déclaré Amrane, un vendeur de tabac à la placette de Dar El-Beida, 30 km à l'est d'Alger. Ce jeune de 26 ans a ajouté : «Au lieu de trouver des solutions à notre situation, ils nous poussent à voler ou rejoindre les rangs des harragas ou je ne sais quoi encore», avant d'indiquer qu'il a été présenté devant le juge qui lui a infligé une amende de 5.000 DA avec sursis pour vente illégale de cigarettes. Ce jeune dit ne pas comprendre cette mesure, sachant que «dans d'autres sphères, tout se vend illégalement et en grandes quantités», sans que cela fasse l'objet d'une intervention des services habilités. «Il faut poursuivre ces gens-là et nous offrir d'autres perspectives au lieu de nous clochardiser», a-t-il enchaîné. Rafik, un autre vendeur de tabac qui a été, lui aussi, présenté devant le juge pour les même motifs, dit ne rien comprendre à cette nouvelle donne. Il affirme faire ce travail depuis sa tendre enfance sans être inquiété par qui que ce soit. Aujourd'hui, Rafik ne sait plus à quel saint se vouer. «Je ne sais pas ce qu'ils veulent faire de nous. Je travaille ainsi depuis sept ans et jamais je n'ai été inquiété comme je le suis ces derniers jours. Pourtant, je ne suis ni un criminel ni un voleur, qu'ils nous régularisent ou qu'ils nous laissent tranquilles», a-t-il déclaré, avant d'ajouter, sur un ton de désespoir et de lassitude : «Ce n'est qu'avec ce «boulot» que j'arrive à subvenir à mes besoins et aux besoins de ma petite famille». Beaucoup de jeunes trouvent leur compte dans ce secteur d'activité illicite. Un jeune, vendeur de tabac, engrange mensuellement plus de 40.000 DA de bénéfice net, soit l'équivalent de ce que gagne un cadre dans une entreprise algérienne. Ce jeune nous a informés qu'il y a des vendeurs qui gagnent plus de 2.000 DA/jour soit 60.000 DA/mois. Ces vendeurs on les voit partout, on les trouve partout. Une réalité incontournable Dans chaque ville, chaque village, devant les cafés, les restaurants, dans les marchés, on les rencontre pratiquement partout. Ils sont des milliers, tous âges confondus, ces vendeurs à la sauvette qui deviennent, de l'avis des spécialistes, une réalité incontournable qui mérite plus d'attention de la part des responsables en charge de la jeunesse. Squattant les trottoirs, ils exposent leur marchandise à même la chaussée. A Alger-centre, qui exposant des lunettes à soleil, des tee-shirt, des chaînes en fer argenté présenté pour argent pur, qui exhibant des vestes et des vêtements de toutes sortes ou installant tout simplement une baraque de fortune souvent mal équipée pour vendre du tabac, ces commerçants illégaux font souvent ce que leur volonté leur dicte au grand dam de ceux qui exercent leur métier dans le cadre de la loi et qui versent une part de leurs revenus dans les caisses des impôts. Rencontré à la Grande poste, un vendeur illégal de chaussettes et de tee shirt exposés à même le sol, nous révèle qu'il est dérouté par cette nouvelle mesure. «Auparavant, on nous chassait, mais jamais on ne nous a présentés devant une juridiction. A présent, je suis constamment aux aguets. J'expose ma marchandise, mais dès que je vois la police, je plie bagage pour esquiver quelque part et je reviens quant ils quittent les lieux», nous dit ce jeune avant qu'un autre, vendeur de tabac installé à côté n'ajoute: «Moi, je n' en veux pas à ces agents de l'ordre. D'ailleurs, quand ils nous chassent, ils nous disent qu'ils ne peuvent rien pour nous et que la décision vient d'en haut». Une concurrence déloyale Ces commerçants informels disent s'approvisionner le plus normalement du monde chez les grossistes avec de surcroît des factures d'achat et que même les promoteurs des produits qu'ils exposent à la vente ne l'ignorent pas. Pour leur part, les policiers disent qu'ils ne font que leur travail et que lorsqu'une décision est prise par leurs responsables, ils passent à l'action et la traduise sur le terrain. «On les chasse puis ils reviennent à la charge quand on quitte les lieux. Des fois, on ferme les yeux mais quand la décision est stricte, on les chasse à tout prix quitte à utiliser la matraque», a expliqué un policier. En outre, et dans l'optique de mettre la lumière sur ce phénomène qui prend de l'ampleur, nous avons pris le soin de nous approcher des spécialistes et quelques commerçants légaux. Ces derniers se disent quelque part trahis par la concurrence déloyale que leur imposent ces «petits apprentis commerçants». «Ils nous font subir une concurrence déloyale et à ce rythme, seuls les plus «téméraires » résisteront à la tentation de jeter la clef sous le paillasson », nous a dit le propriétaire d'un bureau tabac à Bab Ezzouar et d'ajouter, sur un ton amer : « Si cela perdure, l'Algérie risque de devenir le plus grand marché noir dans le monde » a-t-il averti. Des retombées mineures sur l'économie Qu'à cela ne tienne, ce même commerçant propose que l'Etat régularise ces commerçants informels pour donner à la concurrence un caractère loyal ou bien les éradiquer pour éradiquer ce phénomène avec. Les sociologues, eux, développent une autre approche du phénomène. Selon eux, ce sont la société civile, les éducateurs, les parents et les pouvoirs publics qui assument pleinement la cause de tous ces phénomènes qui rongent la société. «La misère sociale sous toutes ses formes, la pauvreté, la privation, l'inexistence de revenus pour des familles entières, le chômage, la fragilité des liens familiaux sont autant de facteurs qui favorisent, non seulement la vente à la sauvette, mais aussi nombres de fléaux sociaux comme la consommation de la drogue, les vols etc.», nous a expliqué un sociologue avant d'ajouter que ces phénomènes prendront de l'ampleur si les choses restent en l'état. Pour en savoir plus sur les retombées de ce commerce sur l'économie nationale, des spécialistes en économie que nous avons interrogés ont assuré que cette pratique n'a pas de lourdes répercussions sur l'économie algérienne. «Dans un pays ou toute l'économie est basée sur le secteur des hydrocarbures, le marché parallèle ne peut représenter un risque majeur pour l'économie nationale», a-t-on avancé avant de préciser que «97% des exportations en Algérie sont du domaine des hydrocarbures, et dans ce secteur, il n' y a pas de marché noir. Plusieurs secteurs se partagent les 3% restants: l'agriculture, l'artisanat…donc l'influence du marché noir est minime et ceux qui payent la sauce sont les petits commerçants qui exercent légalement étant donné que les négociants illégaux leur partagent une partie du marché et cela se répercute négativement sur leur activité ce qui fait que leurs revenus sont en baisse constante.», a expliqué Saïd. Un autre économiste a expliqué que «ce marché informel peut être bénéfique pour l'économie nationale dans la mesure où l'argent généré par ces commerces serait investi dans le pays ». Selon lui, dans ce cas, la marchandise s'écoule rapidement ce qui fait que le chiffre d'affaires des entreprises augmente. Cela implique l'accroissement de la production. « En plus de cela, cette activité, même si elle est informelle, contribue à la réduction du taux de chômage qui ronge la société » a-t-il argumenté avant de constater que ces marchés parallèles encouragent la fraude fiscale mais sans pour autant porter un coup dur au secteur des impôts. Enfin, il convient d'ajouter que quoique réprimé par la loi n° 04-02 du 23 juin 2004 fixant les règles applicables aux pratiques commerciales, les vendeurs à la sauvette ne comptent pas abandonner leur commerce illicite à moins qu'une solution ne leur soit offerte.