«Ce type de monopole est strictement interdit par les lois antitrust (les lois de la concurrence)», selon Noureddine Legheliel, expert international et analyste boursier. «Mettre fin au monopole sur les produits de large consommation en Algérie». Emboîtant le pas à bon nombre d'observateurs, le président de la Chambre de commerce et d'industrie, Tahar Kelil, y insiste. Dans une déclaration faite jeudi, à l'APS, il estime que la balle est dans le camp des pouvoirs publics. Ceux-ci sont appelés, selon ses dires, à encourager l'arrivée de nouveaux opérateurs en matière de production, de commerce et de distribution des produits alimentaires de base. Le sucre et l'huile ayant connu une hausse de prix vertigineuse, constituent une urgence. L'objectif de ces décisions que le gouvernement devrait prendre, est «de mettre fin au monopole et au chômage tout en garantissant la stabilité des prix de ces produits». Le cas des monopoles sur des denrées alimentaires «détenus par une poignée de personnes en Algérie est unique au monde», a déclaré à L'Expression, Noureddine Legheliel, expert international et analyste boursier à la banque suédoise Hagströmers och Qviberg, dans une contribution publiée mardi dernier. Le spécialiste trouve également «incroyable et inimaginable» que «80% du sucre importé par l'Algérie soit détenu par une seule personne». Explicite, il a affirmé que ce type de monopole est strictement interdit par les lois antitrust (les lois de la concurrence). Par ailleurs, l'Algérie a importé en 2010, selon les chiffres des douanes, pas moins de 107 milliards de dollars en sucre brut et en huiles destinés aux industries agroalimentaires. Soit une augmentation de près de 30% comparativement à 2009. Selon le président de la Caci, la consécration du principe de la compétitivité dans ce secteur est synonyme de l'approvisionnement du marché local, en quantités suffisantes, en produits répondant aux critères de la qualité et de la conformité aux normes sanitaires et alimentaires mondiales et à des prix accessibles aux différentes catégories sociales. La pratique du monopole constitue, «un danger à la fois pour l'Etat et le citoyen», constate M.Khelil. Il pointe du doigt les «trois ou quatre» opérateurs» dans le domaine de la production et de la transformation du sucre et de l'huile, exerçant «un grand monopole» sur le commerce et la commercialisation de ces deux matières de base. Qu'en est-il de la nouvelle loi de finances en Algérie présentée comme une nouvelle approche tirant ses sources du patriotisme économique? Elle «n'est autre, comme l'a signifié M.Legheliel, que de la poudre aux yeux car non seulement, cette loi ne mentionne rien sur le phénomène des monopoles (...) mais sert même à protéger les intérêts des monopolistes en instaurant toute une batterie de nouvelles lois visant à se barricader contre la concurrence étrangère (..)». D'autre part, M.Khelil a réaffirmé l'importance des mesures de régulation prises par les autorités publiques visant à baisser le prix du sucre à 90 DA le kilogramme et l'huile à 600 DA le bidon de 5 litres. La Caci, dit-il, compte intensifier ses efforts pour sensibiliser les opérateurs économiques afin qu'ils «accomplissent leur rôle» en matière de lutte contre la spéculation et les pratiques commerciales illégales qui sont à l'origine de la flambée des prix enregistrée récemment. Cette chambre était disposée à oeuvrer, dans le cadre d'initiatives, a la sensibilisation des hommes d'affaires et des investisseurs, et ce en collaboration avec les institutions publiques.