Le tournage de ce nouveau long métrage débutera le 19 février prochain à Alger, nous a affirmé la productrice Mina Chouikh (Assima Film). Maintes fois reporté pour des raisons budgétaires, le nouveau film du réalisateur algérien Mohamed Chouikh l'Andalou sera tourné à partir du mois de février 2011 au niveau de différentes villes du pays, avait annoncé sa productrice, qui n'est autre que Mina Bachir Chouikh, en marge du Festival international du film arabe à Oran (Fifao) qui s'est tenu en décembre dernier. Le premier clap sera donné le 19 février à Alger avant de s'envoler par la suite à Oran. Lancé en 2008, le tournage n'a pu se faire en raison du manque de moyens. «On n'avait pas le montage financier qu'il fallait, nous ne l'avons toujours pas, ceci dit, mais on a décidé de commencer le tournage», nous a confié l'auteur de Rachida. Après une série de castings effectués il y a quelques mois à Alger, ce long métrage sera enfin prêt à être tourné à Alger, Tlemcen, Oran, Ténès et Mostaganem, a fait savoir Mme Chouikh. Le tournage durera 10 semaines, nous apprend-on. «On voudrait faire coïncider le tournage à Tlemcen avec l'ouverture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Notons que l'Andalou a bénéficié de l'aide du ministère de la Culture par le truchement du Fdatic qui est de l'ordre d'un milliard de centimes, mais aussi de la part de la commission de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». En 2007, la production avait déposé une demande d'aide au niveau de la télévision, laquelle avait accepté. Mais depuis le départ de Hamraoui Habib Chawki et l'avènement d'un nouveau directeur, tout doit être recommencé. «On les a relancés. Le sujet est passé par leur commission. Bien qu'ils aient accepté, pour le moment, on attend de nouveau la réponse», nous a fait remarquer Mina Chouikh. Le film, actuellement en phase de préparation, relate «la chute de Grenade (Andalousie), l'arrivée des Andalous et des Turcs en Algérie. Une histoire qu'on ne connaît pas», a-t-elle indiqué. «C'est un pan important de notre histoire qui n'est pas enseigné à nos élèves dans les manuels scolaires», a-t-elle estimé. L' objectif, à travers ce film, est de donner un aperçu sur cette époque, et ouvrir une parenthèse de l'histoire, a-t-elle ajouté. Comme dans les grands films, la petite histoire est un prétexte pour évoquer la grande histoire. L'Andalou raconte le périple de Salim, fils improbable d'un juriste musulman et d'une catholique de Malaga, né dans le sud d'une Espagne à la veille d'une Reconquista sanglante. Salim est à Grenade, il vient de finir ses études. Il est l' un des secrétaires favoris de la reine Aïcha, en ce 2 janvier 1492 qui vit le roi Boabdil, dernier enfant de la dynastie nasride, se rendre aux rois catholiques. Il refuse, par la suite, de suivre le prince dans son exil au Maroc. Et pour cause, Boabdil venait de livrer son royaume aux rois chrétiens de la Reconquista, préférant ainsi la capitulation honteuse à la résistance devant l'ennemi. S'ensuit alors l'exil, en compagnie de son ami Ishaâc, jeune tailleur juif, à Andarach d'abord, puis sur les côtes algériennes qu'il rejoint sur une embarcation de fortune. Après son naufrage, il est recueilli et engagé par un émir puissant comme secrétaire confidentiel de ses trois filles. Il devient son grand intendant et épouse la princesse Mansourah dont il était amoureux. La Reconquista le rattrape à Oran et bouleverse le royaume fragile qui devient le vassal de la Couronne d'Espagne. Maîtrisant la langue ibérique, il devient l'interprète et l'ami du commandant Martin d'Argottei. Parmi ses multiples fonctions, il est aussi l'allié ou le confident des princes antagonistes et intercède dans les conflits fratricides. Il est au coeur des événements qui vont bouleverser le Maghreb: la Reconquista espagnole et l'arrivée des Turcs. Il fait plusieurs voyages à Malaga où réside sa tante Isabelle. Au cours de ces bouleversements, il est soutenu par son admirable épouse, la princesse Mansourah. Le chemin de Salim suivra le parcours de ces populations musulmanes poussées vers le sud de la Méditerranée, par les avancées des troupes catholiques (prise d'Oran) qu'il accompagne un moment, avant l'arrivée et l'établissement de la domination ottomane. C'est ainsi qu'un pan de l'histoire du Maghreb, des XVe et XVIe siècles nous sera dévoilé par le truchement de ce personnage hors du commun. Le scénario et les dialogues de ce film épique sont signés du même réalisateur, Mohamed Chouikh. Ce film historique ayant nécessité une longue recherche documentaire est, en fait, une adaptation d'un ancien livre de Mohamed Chouikh jamais publié à nos jours. Le rôle de Salim sera campé par Mohamed Benbakriti, un comédien du théâtre de Sidi Bel Abbès. Parmi les autres comédiens qui prendront part à cette belle fresque cinématographique, on citera Aïda Gechoud, Hassan Kechach et Bahia Rachedi. Les sites historiques et autres palais à Alger ayant fait l'objet de restauration au niveau d'Alger, mais aussi et surtout à Tlemcen, récemment, seront mis gracieusement à la disposition de la production par le ministère de la Culture. Chose dont Mina Chouikh s'en est félicité vivement. «Reconstituer les décors aurait été impossible en raison de notre maigre budget», explique-t-elle. Pour rappel, Mohamed Chouikh est connu pour avoir réalisé de nombreux films dont Rupture, son premier long métrage en 1983, La citadelle, qui a remporté une vingtaine de prix internationaux, Les Paumés (production Entv), L'Arche du désert (1997), et Douar de N'sa, sa dernière production sortie en 2005.