Ouf ! Le tournage de l' "Andalou " de Mohamed Chouikh va dès février 2011 démarrer. C'est en tout cas ce qu'a annoncé son épouse, Mina, également productrice ; via sa boite " Assima " de cette œuvre depuis Oran ; à la clôture du quatrième festival international du film arabe. En novembre 2008 était donné à la villa Abdelatif à Alger le premier tour de manivelle de "l'Andalou ", un projet filmique de Mohamed Chouikh qui depuis "Douar N'ssa ", en 2005, n'a tourné aucune image. Mina Chouikh nous a révélé à cette occasion, que ce premier clap était symbolique et qu'il encouragerait peut être les mécènes de mettre la main à la poche. Depuis rien. Parce que les Chouikh avaient juré sur tous les saints qu'ils n'iront plus sur les plateaux avec des sommes de misère. Ayant bénéficié comme avance sur recette de 1 milliard de centimes à l'époque des grands projets filmiques de "Alger capitale de la culture arabe" en 2007, le couple a tenté un premier tour de manivelle pour la forme. Dans la réalité, le projet qui coûterait selon Mina Chouikh la bagatelle de 20 milliards de centimes ; ne sera jamais monté si d'autres financements ne venaient pas. "Je refuse de faire un film historique avec de modiques sommes. J'attendrais " lançait Mina Chouikh catégorique. Puisque ce projet redémarre c'est que les deux cinéastes ont pu finir leur montage financier, d'autant que le commissariat de "Tlemcen capitale de la culture islamique 2011 " a intégré dans son colossal programme le financement de pas moins d'une cinquantaine de films entre documentaires, courts et longs métrages. L'Andalou sera selon la réalisatrice du succulent "Rachida " tourné dès février 2011 dans différentes villes du pays dont Alger, Tlemcen, Oran, Ténes et Mostaganem. Le film, actuellement en phase de préparation, relate la chute de Grenade (Andalousie) et l'arrivée des andalous en Algérie, a-t-elle indiqué. "C'est un pan important de notre histoire qui n'est pas enseigné à nos élèves dans les manuels scolaires", a-t-elle estimé. L'objectif, à travers ce film, est de donner un aperçu sur cette époque, et ouvrir une parenthèse de l'histoire, a-t-elle encore dit. A l'époque du premier tour de manivelle à la villa Abdelatif à Alger, le couple avait démarré avec zéro dinar. "Rien n'est encore tombé dans notre boite Assima production " avait révélé Mina bachir Chouikh. Compte tenu du fait que ce long-métrage historique nécessite des décors et des costumes tout neufs, des déplacements à l'étranger, (Maroc, Tunisie, Espagne), des têtes d'affiche internationales etc….Mohamed Chouikh réalisateur ainsi que son épouse, Mina Bachir Chouikh directrice de production du film ont fermé par la suite leurs vannes cérébrales. Ils attendaient de pieds ferme que de grosses entreprises nationales mettent la main à la poche pour aider à ce que cette fresque historique, une première dans l'histoire de notre cinéma, se concrétise. Depuis, le couple qui a d'excellentes relations avec la ministre de la Culture Khalida Toumi a dû toucher dans un premier temps le pécule de "Alger capitale de la culture arabe ", de l'ENTV, de l'ONDA (Office national des droits d'auteur), de la boite espagnole ARALAN films etc…Et puis comme le projet cinéma est passé cette semaine à l'APN, il sera archi sûr que l'Andalou bénéficiera d'autres financements. Car dans ce projet - et c'est le président de la République lui-même qui le revendique- est stipulé que tout film qui relate sans zèle aucun l'histoire de l'Algérie, sera validé les yeux fermés. L'Andalou ou le récit méconnu de notre histoire Le tournage de l'Andalou nécessiterait selon le couple Chouikh quatre mois. En toute logique il sera donc prêt avant la fin 2011. En réalité et d'après les calculs du couple, ce tournage devait démarrer vers le début des premiers mois de l'année 2009 et devait être vu en 2010. Le film, un long-métrage de deux heures, est une fresque historique tissée autour de la vie d'un dignitaire andalou entre Grenade et le Maghreb à la fin du XIVe siècle, époque marquant la fin de la présence arabo-mauresque en Espagne et le début de la Reconquista. Salim, le personnage principal, proche de la cour de Boabdil, dernier roi andalou de Grenade, refuse de suivre le roi dans son exil au Maroc. Et pour cause, Boabdil venait de livrer son royaume aux rois chrétiens de la Reconquista, préférant ainsi, la capitulation honteuse à la résistance devant l'ennemi. Avec son ami juif Ishaq, Salim fils d'un qadi musulman et d'une chrétienne, connaîtra la pauvreté, la déchéance dans son Espagne natale, avant de prendre le chemin de l'exil et d'échouer sur les côtes algériennes où il est recueilli par un émir autochtone dont il deviendra, à la fois le grand intendant et le gendre. C'est alors que son destin algérien et ses origines andalouses le placeront au cœur de l'histoire tourmentée d'un Maghreb, alors déchiré par les luttes fratricides, convoité par la couronne espagnole conquérante et bouleversé par l'arrivée des Turcs. Mohamed Chouikh qui signe ici les dialogues et le récit, a dû fouiner dans un tas de bibliothèques pour reconstituer les faits marquants de la chute de Grenade. L'ambition des deux cinéastes est de faire un film valable, pas avec des pacotilles, mais avec un vrai financement, des acteurs connus et reconnus au point où la probabilité de distribuer l'espagnol et géant, Antonia Panderras n'est pas à écarter. Le casting partiel s'est déjà fait et l'on sait déjà que Bahia Rachedi, Sid Ali Kouiret endosseront des rôles dans ce film auquel participera l'égyptien Nour Cherif qui " a donné son accord " dira Mina Chouikh. Mohamed Chouikh qui a signé plusieurs œuvres dont le mémorable " Citadelle" revient ainsi avec un thème à la fois délicat et nouveau, puisqu'il s'agit d'histoire, donc d'un passé commun entre l'Espagne et l'Algérie.