La polémique ouverte, qui oppose depuis quelques mois déjà l'actuel patron de la Fédération algérienne de football au président de la JS Kabylie, semble avoir pris un nouveau tournant dont on ne voit pas l'issue. Sans doute que Mohamed Raouraoua et Moh Chérif Hannachi iront en justice. Et le dernier communiqué officiel émanant avant-hier de la part de la FAF, en guise de réponse aux dernières graves accusations portées par le président kabyle à l'encontre de l'actuel premier responsable du football algérien, en est la preuve. L'opinion publique sportive nationale est aujourd'hui partagée et ne semble pas savoir pourquoi cette situation conflictuelle certes, entre ces deux dirigeants de longue date, en soit arrivée à un stade proche du pourrissement. Pour certains, c'est avant tout une question de leadership. Pour d'autres, par contre, certaines personnes tapies dans l'ombre, veulent tout simplement «destituer» Mohamed Raouraoua, et agissent de la sorte pour prendre à leur tour les rênes de la FAF. Les nombreux «opposants» de longue date au président Mohamed Raouraoua sont effectivement nombreux. Ils sont même connus du grand public. Cela est un secret de polichinelle. Le dernier retour en date de Mohamed Raouraoua à la tête de la Fédération algérienne de football, n'a pas fait que des heureux au sein de la grande famille du football national. Aux yeux de certains cercles, son retour à la tête du football algérien avait été décidé par certains proches du pouvoir. Admettons que cela soit le cas! Mais d'un autre côté, la dernière intronisation de Raouraoua à la tête de la FAF, avait tout de même permis, dans un premier temps, à notre sport roi de retrouver momentanément une certaine «crédibilité», notamment au niveau continental et arabe. En fait, Mohamed Raouraoua n'est plus ce président élu pour la première fois en novembre 2001, à la tête de la plus importante structure chargée de la gestion du football national. Aujourd'hui, dix années après son émergence sur la scène footballistique, l'homme en question a fait du chemin. D'ailleurs, pour beaucoup de personnes interrogées par nos soins, le retour de Mohamed Raouraoua à la tête de la FAF, en mars 2009, ne pouvait qu'être salutaire pour le football algérien. Bien sûr que l'on reproche aujourd'hui à l'actuel président de la Fédération algérienne de football d'avoir pris plusieurs décisions, considérées par bon nombre de présidents de clubs, comme étant souvent «unilatérales», et presque souvent sans l'avis de ces deniers. Il est vrai aussi, que la décision prise par Mohamed Raouraoua, via la FIFA, d'instaurer officiellement un championnat professionnel en Algérie dès le mois de septembre 2011, aurait visiblement «pris de court» beaucoup de dirigeants de clubs des Ligue 1 et 2. Pis, certains présidents de club refusent de manière passive d'«ouvrir» le capital de leurs formations respectives à de nouveaux «actionnaires». Pourtant, la décision de professionnaliser dès cette saison sportive l'ensemble des clubs de football qui interviennent dans les championnats professionnels de Ligue 1 et 2, résultent aussi d'une volonté politique des autorités publiques. La JS Kabylie, au même titre d'ailleurs que les principaux clubs ténors du football national, attend beaucoup aujourd'hui en la matière de la part de ses actuels dirigeants, à leur tête, un homme aussi expérimenté que le président Moh Chérif Hannachi. Celui-ci, est d'ailleurs connu pour ses multiples et incessantes sorties médiatiques, quand il s'agit pour lui de défendre bec et ongles les intérêts de son club de toujours. Toutefois, son nouveau bras de fer entamé contre le président de la FAF, prend de l'ampleur, et semble dépasser le cadre purement sportif. Dès lors, la question que tout le monde se pose avec insistance depuis peu, est la suivante: que cache en vérité le conflit Hannachi-Raouraoua?