La famille de Ben Ali s'est enfuie en emportant avec elle 1,5 tonne d'or monétaire. La fuite du président tunisien déchu, Ben Ali, n'a pas été possible sans l'entremise des services de sécurité libyens ont jugé des responsables français à l'Elysée. C'est ce qu'a rapporté le quotidien Le Monde dans son édition d'hier, soulignant également que les propos tenus par le Guide libyen, Mouamar El Gueddafi, dimanche dernier, qui dit regretter l'issue de la crise tunisienne, en sont un signe qui renseigne sur la crédibilité du jugement de l'Elysée. A en croire Le Monde, le président tunisien déchu s'est retrouvé, en premier lieu, dans l'espace aérien de Malte, sans plan de vol déterminé au préalable, attestant qu'il n'avait pas, à son départ précipité de Tunisie, de destination précise. Dans le même contexte, une source italienne citée par le même journal, a révélé, quant à elle, que l'avion de Ben Ali n'aurait pas reçu l'autorisation d'atterrir sur l'île. Une autre hypothèse porte à croire, de son côté, que le président déchu aurait quitté Tunis en hélicoptère pour Malte où il aurait récupéré son avion. S'agissant de la destination Tunis-Paris, il est à signaler que les Français ont voulu prévenir toute arrivée de Ben Ali en France. A ce sujet, un autre conseiller de l'Elysée a soutenu qu'il a été décidé par Paris qu'aucun avion en provenance de Tunisie ne soit autorisé à atterrir sans que la liste de ses passagers soit contrôlée. Un autre ministre français a souligné, pour sa part, que la direction générale de l'aviation civile a identifié un appareil ayant pour plan de vol Tunis-Paris. Néanmoins, Paris aurait fait en sorte, ajoute le ministre, que l'avion atterrisse en Sardaigne. Contrôle fait, confirme-t-il, il ne comptait pas de passager, en tout cas, pas Ben Ali. Concernant les membres de la famille de Ben Ali qui étaient arrivés en France, Paris a assuré que ces derniers sont repartis du Bourget, samedi soir, par un vol affrété par un proche du clan Ben Ali, en direction de Doha, au Qatar. Selon des sources françaises citées par Le Monde, la famille de Ben Ali s'est également enfuie de la Tunisie en emportant avec elle 1,5 tonne d'or monétaire, récupérée de la Banque centrale tunisienne durant la journée du 14 janvier. En se référant à des recoupements des services secrets français, le journal a aussi révélé que la femme du président tunisien déchu, Leïla Trabelsi, se serait rendue à la Banque centrale de Tunisie chercher des lingots d'or. Arrivée sur les lieux, elle a été contrainte d'appeler son mari pour lui demander d'intervenir auprès du gouverneur de la Banque centrale tunisienne, qui venait de lui refuser de retirer des lingots d'or. Néanmoins, la femme de Ben Ali serait, selon Paris, sortie de la banque avec 1,5 tonne d'or, avant de prendre un vol pour Dubaï et repartir ensuite pour Djeddah. Cependant, du côté tunisien, il faut dire que la Banque centrale de Tunisie dément carrément l'information par le biais de son directeur général de la caisse générale des comptoirs et des systèmes de paiement, Maâledj Habib. Ainsi, il a déclaré au quotidien Le Monde qu'il n'avait reçu aucun ordre verbal ni écrit de sortir de l'or monétaire de la banque. «Notre stock d'or n'a pas bougé», a-t-il confirmé pour le même quotidien.