Faute de quorum, la séance de vote du projet de loi sur le règlement budgétaire a été reportée dans la journée de jeudi. Le président de l'Assemblée nationale populaire a piqué une grosse colère. Abdelaziz Ziari s'est retrouvé jeudi dernier devant un hémicycle presque vide. La plupart des députés étaient absents à telle enseignequ'il n'y avait même pas le quorum pour adopter le projet de loi sur le règlement budgétaire de l'année 2008. M.Ziari est sorti de ses gonds en tançant vertement les députés. Irrité par ce comportement, le patron de l'APN n'a pas mâché ses mots pour exprimer son indignation. «Soyez disciplinés», a-t-il martelé à l'adresse de ses coéquipiers en visant particulièrement les représentants de l'Alliance présidentielle. Usant d'un langage menaçant, M.Ziari n'a pas exclu de recourir à des sanctions. «Des mesures sévères seront introduites dans le règlement intérieur de l'APN», a-t-il affirmé sur un ton ferme. Ayant longtemps hésité, le président de l'APN ne compte plus fermer les yeux sur ces graves lacunes. Il promet de recourir à des ponctions sur salaires. Les députés absents, le président s'est vu obligé de reporter dans la journée la séance de vote du projet de loi sur le règlement budgétaire de 2008 comme le prévoit le règlement intérieur. Le nombre des députés présents à l'hémicycle ne représentait même pas la moitié. Parmi les 389, environ 120 députés ont fait acte de présence. Le comble est que nombre d'entre eux sont restés dans les couloirs et ils n'ont même pas pris la peine d'entrer à l'hémicycle. Les élus du peuple boycottent même les plénières de vote. Les élus sont apparemment usés d'avoir à lever la main à chaque fois. Pris par d'autres préoccupations, ils sacrifient facilement leurs engagements au sein du Parlement. «L'absentéisme pose un sérieux problème», avoue un député du parti majoritaire. Le Parlement se voit à chaque forcé de reporter ses travaux à cause de l'absence des députés. Même si l'administration les informe par SMS des programmes de plénières, les députés ne daignent pas répondre à l'appel. Les séances de questions orales n'intéressent plus ces derniers. Les membres du gouvernement convoqués à la barre se retrouvent à chaque fois avec une poignée de députés. «Seuls ceux qui ont des questions se présentent», affirme un responsable de l'APN. Et d'ajouter: «Une fois qu'il intervient devant les caméras de la télé, le député plie bagage.» Les présidents des commissions parlementaires souffrent énormément de ce problème. L'examen des projets de loi au niveau des commissions parlementaires se déroule souvent en l'absence d'une bonne partie de ses membres. «C'est très rare où les membres participent tous à l'examen des projets», avoue le président d'une commission parlementaire. «A plusieurs reprises je me suis retrouvé avec cinq éléments», témoigne-t-il en précisant qu'il est temps de mettre fin à ces manquements. Il faut reconnaître que ce phénomène ne date pas d'aujourd'hui. Certains d'entre eux n'assistent qu'à la cérémonie d'ouverture et de clôture de la session parlementaire. Or, présent ou pas, le député perçoit son salaire de 30 millions à la fin du mois sans craindre aucune ponction.