Ils étaient nombreux à venir applaudir mercredi soir au Centre culturel algérien (CCA) Nadir Dendoune, un Algérien qui a défié les vertiges de l'altitude pour aller planter le drapeau algérien sur le toit du monde, le mont de l'Everest. De cet exploit, Nadir Dendoune, au parcours atypique, fit un livre Un tocard sur le toit du monde, paru aux éditions J.C Lattes, dans lequel il narre avec un luxe de détails l'aventure dans laquelle il s'est lancé il y a trois ans, l'ascension de l'Everest. Et c'est cette aventure qu'il raconta au public du CCA avec humour. Ce fils d'immigré, né en 1972 en Seine-Saint Denis, qui n'a jamais escaladé auparavant la moindre petite colline, qui a parcouru en 1993 Paris-Sidney en VTT et qui s'est rendu à Baghdad en 2003 pour devenir bouclier humain et protéger une usine de traitement d'eau, est bien devenu le premier Algérien à gravir l'Everest, un exploit peu médiatisé pour cette montagne mythique qui aimante chaque année des centaines d'alpinistes chevronnés. «Sept ans après avoir bouclé un tour du monde à vélo, en solo pour sensibiliser la planète au sida, j'étais de nouveau sur la route pour un nouveau challenge: je voulais gravir la plus haute montagne du monde et être le premier gars des cités à remplir ses poumons avec l'air glacial de l'Everest et montrer à la France qu'on peut être né du mauvais côté du périph, dans les HLM du 93, être le fils d'un Algérien illettré et réussir un exploit que bien peu de gens seraient capables d'envisager», dit-il. L'idée a germé dans son esprit à Katmandou (Népal), elle prit forme à Paris avec sa rencontre avec un chef d'expédition népalais qui l'a orienté vers une expédition commerciale et facilité son inscription. Et, pour avoir l'air crédible, il lui racontait à chaque fois qu'il venait de gravir un nouveau sommet. Alors qu'à part le footing quotidien et des abdos, il n'avait rien fait pour se préparer à une expédition. Grâce à une quête et au seul sponsor qui crut en lui, il réunit la somme de 20.000 euros, acheta l'équipement nécessaire, lui qui n'a jamais escaladé un sommet et se rendit au Népal où il fut accueilli comme «un moins que rien» et fut rejeté par l'équipe d'alpinistes composée essentiellement d'anglo-saxons, isolé sept semaine, tout seul sous une tente. Il finit tout de même par intégrer un groupe de professionnels. «En plantant le drapeau algérien (sur le mont Everest), je voulais rendre hommage à mon pays, l'Algérie et au parcours de mes parents», confie-t-il. Une exposition photographique a accompagné la présentation du livre de Nadir Dendoune. Journaliste reporter, essayiste, Nadir Dendoune, est déjà l'auteur de deux livres: Journal de guerre d'un pacifiste, paru en 2005 aux éditions CFD, et Lettres ouverte à un fils d'immigré publié par les éditions Danger public en 2007.