Le PT ne comprend pas la teneur de la démarche du MSP et se dit non concerné par les autres initiatives. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, refuse l'idée selon laquelle la situation politique et sociale du pays est «explosive», lors d'une conférence de presse qu'elle a animée au siège de son parti à Alger. Tout ce qui s'est passé récemment sur le plan social et l'agitation politique qui s'en est suivie «est alimentée plus par les rumeurs qu'autre chose». Et le résultat de ce raisonnement: le PT rejette aves les initiatives politiques proposées par certaines parties pour sortir de la crise. Louisa Hanoune ne l'affirme pas explicitement, mais elle laisse supposer que son parti n'est intéressé ni par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd) créée récemment par plusieurs partis politiques et organisations de la société civile ni par l'invitation du MSP à une rencontre nationale pour faire la lumière sur les derniers événements qui ont secoué le pays. «Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) nous a saisis concernant son initiative politique, mais nous n'avons pas compris la teneur de sa plate-forme, donc nous prenons le temps qu'il faudra pour répondre à son invitation», a indiqué la conférencière. «Le reste des initiatives ne nous concerne pas», a-t-elle ajouté en allusion à la marche à laquelle a appelé la Cncd, avant de reconnaître que chaque formation politique a sa vision de la situation. «Mais nous ne devons pas attendre la révolution chez nos voisins pour réagir», a-t-elle soutenu, affirmant que le PT est toujours présent sur le terrain et qu'il ne fait pas de «l'opposition pour l'opposition». Dans son analyse, la première responsable du PT refuse tout lien entre les événements de la Tunisie qui ont abouti à la chute de Ben Ali et ce qui se trame en Algérie. «L'Algérie n'est pas la Tunisie», a-t-elle estimé, comme pour dire que ce qui est arrivé en Tunisie n'arrivera jamais en Algérie. Concernant la marche du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), empêchée le 22 janvier dernier, la conférencière s'est montrée satisfaite du fait que son parti n'est pas «le seul parti qui appelle au changement». Le point commun entre le PT et le RCD est que ce dernier a appelé à la marche du 22 janvier pour demander la dissolution des Assemblées élues, notamment l'APN. Ce que le PT revendique depuis des années. «Nous nous opposons aux politiques et pas seulement à l'APN», a-t-elle précisé. Louisa Hanoune trouve, en outre, «absurde», l'impressionnant dispositif sécuritaire déployé pour empêcher la marche. Ce qui ne justifie pas, selon elle, la situation actuelle du pays ni l'ampleur de la marche du RCD. «Les autorités dramatisent la situation», a-t-elle tranché.