La réunion avec le ministre de la Santé n'a pas pu ramener les paramédicaux à de meilleurs sentiments. Les paramédicaux de l'Etablissement hospitalier (EPH) d'Amizour ont observé, hier et durant toute la journée, un mouvement de protestation marqué par un rassemblement devant l'entrée de l'hôpital et une paralysie de tous les services, exception faite de celui des urgences qui a assuré un service minimum. Les paramédicaux ont donc dit «Basta au mépris réservé à notre corporation». Ni la réunion tenue entre le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, encore moins les conclusions qui en ont découlé, n'ont pu ramener les paramédicaux d'Amizour à de meilleurs sentiments. «Les déclarations de Ould Abbès ne sont que du vent et nous n'y croyons pas», a déclaré, hier, le secrétaire général du Snapap, M.Nadir Touati, qui n'a pas manqué de stigmatiser le SAP, Syndicat national des paramédicaux qui «croit aux déclarations ministérielles qui n'ont aucune garantie». Dans la foulée, le représentant du Snapap menace d'intensifier le «mouvement dans les jours à venir par des protestations de rue, de rassemblements et de grève, avec une éventuelle radicalisation de nos actions si les pouvoirs publics ne donnent pas de suite favorable à nos revendications». Hier, l'hôpital d'Amizour a brillé par une inaction qui n'a de valeur que la mobilisation du syndicat. Pratiquement, tous les services étaient bloqués. Devant l'enceinte de l'établissement hospitalier on pouvait lire et entendre clairement les revendications des paramédicaux. «Notre corporation vit une situation socioprofessionnelle alarmante et dégradante et continue d'ailleurs à ne subir que mépris et marginalisation», ne cesse-t-on de répéter. «Le retard flagrant, persistant et inexpliqué pour la promulgation du statut particulier et du régime indemnitaire des paramédicaux, contrairement aux autres fonctionnaires du service public, les promesses en série non tenues pour mettre fin au doute et à l'expectative des personnels paramédicaux laissés à la merci des rumeurs et spéculations, la situation sociale et un pouvoir d'achat en dégradation continue suite à un salaire misérable qui ne répond guère à faire face à la cherté de la vie et le non-respect de lois de l'exercice syndical avec exclusion de notre syndicat du champ de dialogue par la tutelle», autant de points que tout un chacun énumère à sa manière et parfois avec ironie. «Demandez à n'importe quel médecin s'il peut consulter sans la présence d'un ou d'une infirmière. Demandez encore s'il peut dresser son diagnostic, sans les analyses qu'effectuent à sa demande, les paramédicaux», souligne cette infirmière, qui trouve aberrant» que l'on accorde peu d'importance à un corps qui quitte le pays par centaines». La colère des paramédicaux ne pourra s'estomper qu'avec la satisfaction des exigences dont la promulgation urgente de leur nouveau statut particulier et du régime indemnitaire, à la hauteur de leur rôle joué pour le développement de la santé publique, une augmentation conséquente des salaires des paramédicaux, en rapport avec l'actuel pouvoir d'achat et les efforts fournis sur le terrain et mettre fin au traitement sélectif de la tutelle qui exclut notre syndicat, Snapap, de toute opportunité de dialogue avec les partenaires sociaux. Ce mouvement de colère qui prend forme à Béjaïa serait un signe annonciateur d'une crise dans le secteur de la santé dans les mois à venir.