Le Cnapest et l'Unpef se joignent pour exiger l'installation d'une commission d'enquête sur la gestion des oeuvres sociales de l'éducation de la wilaya de Béjaïa. Le temps risque de se gâter dans le secteur de l'éducation de la wilaya de Béjaïa dès aujourd'hui. Les organisations syndicales du secteur se fâchent et entrent en protestation. Et c'est le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete affilié à l'Ugta) de Béjaïa, qui ouvre le bal dès aujourd'hui. Le Cnapest et l'Unpef le rejoindront dès demain. Ces deux derniers syndicats autonomes exigent du wali de Béjaïa «une commission d'enquête sur la gestion scabreuse de l'argent des oeuvres sociales». En effet, tour à tour, le Sete, le Cnapest et depuis hier, l'Unpef ont appelé à la protestation. Ces deux organisations syndicales invitent respectivement les travailleurs à observer deux journées de grève et des rassemblements devant le siège de la direction de l'éducation. Le Sete/WB annonce la couleur pour aujourd'hui et demain en appelant ses adhérents à un débrayage de deux jours à compter d'aujourd'hui, appuyé par un rassemblement demain devant le siège de la tutelle. Le Cnapest lui emboîtera le pas pour une même action, dès mardi prochain. En rangs dispersés certes, mais les deux organisations syndicales se rejoignent dans les revendications axées sur la situation qui règne dans le secteur au niveau de la wilaya de Béjaïa. Aussi, la semaine en cours risque fort d'être perturbée car les revendications soulevées font l'unanimité au sein des travailleurs. Sachant le marasme qui règne en maître dans le secteur, les appels aux débrayages ne manqueront certainement pas d'être suivis. Dans une déclaration parvenue, hier, à notre bureau, le Sete met à exécution la menace de grève proférée le 13 janvier dernier, à l'issue de son conseil de wilaya. «Les faux-fuyants du ministère de l'Education» semblent indigner les syndicalistes du Sete qui dénoncent «les dispositions impopulaires visant à contenir le mouvement des élèves des classes d'examens et les pressions quotidiennes qui s'exercent sur les enseignants quant à l'exercice de leurs fonctions pédagogiques.» Le non-respect du planning d'échelonnement du payement des rappels des corps communs et ouvriers professionnels, l'application du nouveau régime indemnitaire au personnel de l'éducation, sont d'autres soucis soulevés par le Sete qui s'insurge contre les retards accusés dans le versement de la dernière tranche des rappels (2e semestre 2009). Localement, c'est l'assainissement de toutes les situations financières et administratives pendantes qui mécontente. Partant, le Sete opte pour la pression sur le terrain afin d'exiger «le respect des accords conclus avec la tutelle portant assainissement de toutes les situations financières et administratives, le règlement de tous les problèmes posés, la réparation des injustices causées à certains corps (intendance, adjoints d'éducation, PEF, MEF, corps communs...) ainsi que l'intégration des corps communs des ouvriers professionnels dans le statut de l'éducation». Le Cnapest s'indigne lui aussi de la situation qui règne dans le secteur. Avec d'autres mots, cette organisation syndicale des professeurs de l'enseignement secondaire et technique s'inquiète de «l'atteinte à la dignité de l'enseignant, la gestion léthargique du secteur de l'éducation à Béjaïa et l'immobilisme des responsables concernés». Dans sa déclaration, il exige «l'arrêt de l'acharnement et des provocations à l'encontre des enseignants et la régularisation immédiate de toutes les situations pendantes». Se voulant plus précis, il citera de nombreux établissements qui vivent des situations problématiques. Le mutisme observé quant à la demande du Cnapest pour une réunion avec le wali est l'autre cause de la colère de cette organisation. D'ailleurs, avec l'Unpef il a signé, hier, une déclaration exigeant du wali de Béjaïa «l'installation d'une commission d'enquête sur la gestion des oeuvres sociales», actuellement entre les mains du syndicat rival, le Sete.