12 films algériens seront présents au Fespaco, du 26 février au 5 mars prochain, à savoir sept en compétition officielle et cinq en section parallèle. Si l'Algérie s'intéresse depuis des années aux cinématographies africaines, cette année, elle entend bien le faire savoir. Aussi, après avoir annoncé la tenue du Festival culturel panafricain en 2009 sur la terre du Burkina Faso à l'occasion du Fespaco, Michel Ouedraogo, délégué général et Ardiouma Soma, président du comité de sélection du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, ont fait escale cette semaine à Alger, pour annoncer le programme du Fespaco 2011. Une escale qui fait suite à celles de Bruxelles, Paris et Tanger. 12 films algériens sur les 195 films choisis, dont 111 en compétition des 28 pays sélectionnés sont au programme. l'Algérie sera présente ainsi en force du 26 février au 5 mars prochain au festival et ce, avec sept films en compétition officielle et cinq en section parallèle. Ce qui est énorme. Le Panaf se poursuit-il cette année à Ouaga? Tout porte à le croire. En attendant, on ne peut que se réjouire du nombre croissant des productions africaines, sachant qu'il a été enregistré le 31 octobre dernier, date officielle de clôture des inscriptions, 475 films. «La production cinématographique africaine connaît un développement», a donc tenu à signaler M.Ouedraogo. Placé sous le thème «Cinéma africain et marchés», le Fespaco entend renforcer les relations d'échange et fluidifier cette dynamique déjà installée depuis plus de 40 ans. Outre les catégories habituelles, long métrage (18 pour l'Etalon de Yennenga), avec une présentation de six films inédits en première mondiale, court métrage (13 pour le Poulain d'Or), documentaires (22), films TV et vidéo (37) et films de la diaspora (10), il a été introduit une nouveauté lors de cette édition qui consiste en la présentation de films des écoles de cinéma au nombre de 11 films. Car on ne peut sous-estimer des films qui peuvent s'avérer être des perles! Présidé par Cham M'Bye (Sénégal), le jury des films africains longs métrages aura à visionner deux productions algériennes, Essaha (La Place) de Dahmane Ouzid et Voyage à Alger de Abdekrim Bahloul. Côté documentaires, le jury aura la primeur de découvrir les tout derniers films de Mohamed Lakhdar Tati, et Fatma-Zohra Zamoum à savoir Dans le silence, je sens rouler la terre et Le Docker noir de Sembene Ousmane. S'agissant de la catégorie court métrage, présidée par Newton Aduka (Nigeria), sur les 13 films inscrits en compétition, figurent deux courts métrages algériens. On cite Khouya de Yanis Koussim, et Garagouz de Abdenour Zahzah qui n'a de cesse de glaner des prix. Le Dernier safar, de Djamel Azizi, sera inscrit dans la compétition TV/Vidéo dont la présidence du jury sera assurée par François L. Woukoache (Cameroun). dans la catégorie Panorama des cinémas d'Afrique et des Caraïbes, deux documentaires algériens seront projetés, hors compétition. Il s'agit de Africa is back, de Salem Brahimi et Chergui Kharroubi, et L'Afrique fait son cinéma à Alger, de Hadj Mohamed Fitas. Deux regards différents portés sur le Panaf 2009. Ce dernier a vu, cette année, la production d'un film collectif de 11 célèbres cinéastes africains, L'Afrique vue par qui sera ainsi projeté aux côtés d'autres films dont London river et Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, et ce lors de séances spéciales. Enfin, notons que le festival rendra hommage à plusieurs personnalités africaines du 7e art, notamment feu Samba Félix N'Diaye, le griot Sotigui Kouyaté et Tahar Chériaa, le père fondateurs des cinémas arabes et africains (JJC et Fespaco notamment). Cette nuit hommage sera organisée le 26 février, jour de l'ouverture du festival. Une dizaine de films a été sélectionnée en mémoire de ces pionniers et réalisateurs disparus entre 2009 et 2010. D'ailleurs, c'est le 26 février, jour de l'ouverture du festival que cet hommage sera organisé. Il est bon de signaler que ce riche programme sera décliné à travers les 13 salles, dont huit sont situées au centre-ville et cinq dans la périphérie. L'un des plus importants festivals dédiés entièrement aux cinématographies africaines si ce n'est le seul, le Fespaco, qui se veut «favoriser les contacts et les échanges entre professionnels du cinéma et de l'audiovisuel, ainsi qu'à contribuer à l'essor, au développement et à la sauvegarde du cinéma africain, en tant que moyen d'expression, d'éducation et de conscientisation» est un événement incontournable dans le paysage cinématographique mondial. Qui glanera cette année l'Etalon d'Or de princesse Yennenga après Hailé Gérima et son magnifique Teza? Le stade municipal du Burkina se prépare, d'ores et déjà, à faire la fête du 7e art!