Les citoyens attendaient le Président pour le 10 de ce mois. Le Président Bouteflika s'est rendu, hier, à Bab El-Oued, pour une visite d'inspection visant à s'enquérir de l'état d'avancement des projets lancés dans ce quartier à la suite des intempéries du 10 novembre. Il faut dire que Bab El-Oued officielle, appréhendait cette visite. Une ambiance assez particulière régnait depuis près de deux semaines dans ce quartier où l'on avait soudain le sentiment que les choses avançaient vite, trop vite même. Pour l'occasion, le quartier a pavoisé une semaine avant. L'événement du 1er novembre a complètement brouillé les pistes pour les citoyens qui attendaient le Président, plutôt pour le 10 de ce mois. L'on a aussi goudronné, en un temps record, les routes principales que doit emprunter le cortège présidentiel, les services de la voirie ont redoublé d'ardeur et le bidonville, qui a toujours côtoyé l'ex-marché de Triolet, a été détruit il y a seulement deux semaines. Pourquoi n'a-t-on pas agi plus tôt? se demandent les citoyens et les occupants de ce «douar» installé en plein centre-ville. La visite constitue-t-elle une réponse à cette énigme? S'agit-il d'un pur hasard? Ici l'on a plutôt tendance à opter pour la première hypothèse. Mais, cette démonstration de force pour les besoins de la tournée présidentielle ne remet pas en cause les efforts déployés depuis près d'une année, dans ce quartier enseveli en partie sous la boue un certain 10 novembre. Le Président eu droit dans ce quartier populaire à un bain de foule, les citoyens scandaient les slogans traditionnels, tels «Tahia Bouteflika» ou encore «Pouvoir assassin». Première étape de cette tournée, la visite de l'ouvrage «chambre à sable» du collecteur de Oued M'kessel à Frais-Vallon, qui a été complètement détruit par les inondations. L'ouvrage a été réhabilité avec un aménagement en amont des oueds qui s'y déversent. Afin «d'éliminer totalement les risques», il est prévu le détournement du collecteur en 2010. D'autres projets ont été lancés dans le même objectif. On citera, à titre d'exemple, la réhabilitation des réseaux AEP, la réalisation de retenues collinaires, des petits barrages. «Au cas où il y aurait des crues exceptionnelles, les eaux seraient absorbées et accumulées dans ces bassins.» Le coût financier des opérations engagées à ce jour s'élève à plus d'un milliard de dinars. Quant au coût global des travaux inscrits dans ce secteur, ils sont estimés à 7 milliards de dinars. Le cortège présidentiel s'est dirigé ensuite vers l'esplanade Triolet, érigée sur la surface occupée auparavant par le marché de Bab El-Oued, complètement englouti par la boue. Le choix de l'ouvrage ne semble pas fortuit, puisqu'il permettra de «retenir les eaux de ruissellement en cas de crues importantes», selon les spécialistes. Cap ensuite sur les Trois-Horloges pour l'inauguration de la stèle érigée à la mémoire des victimes de la catastrophe. M.Bouteflika a reçu des explications quant à l'aménagement du boulevard Mira, sur le front de mer. Les travaux consistent, entre autres, en l'élargissement du boulevard et du trottoir existant et la réalisation d'un réseau d'assainissement. Notons que durant cette journée, le Président a fait un détour du côté des cercles sportifs de l'Usma et du MCA, histoire de ne pas faire de jaloux. Par ailleurs, M.Bouteflika s'est rendu le matin à Blida pour inaugurer l'autoroute Chiffa-Beni Mered d'une longueur de 13 km faisant partie de l'autoroute Est-Ouest. Le Président y a fait une déclaration hautement significative en précisant que «l'Algérie refusera dorénavant la sous-traitance». Les sociétés étrangères prenant part aux différents projets lancés dans ce secteur doivent s'installer à Alger, dans le cas contraire, l'on préférera donner le marché à une entreprise algérienne. Notons enfin que, selon les estimations des spécialistes, l'autoroute Est-Ouest sera achevée d'ici à 2008, «si tous les moyens nécessaires sont mobilisés». Concernant l'instauration du péage, il sera lié, selon les spécialistes, à la mise en oeuvre des voies parallèles.