Le Président Bouteflika a assisté, hier, à l'inauguration de «la fête du livre»; son choix s'est porté, encore une fois, sur le quartier très populaire de Bab El-Oued, parce que le Président s'y rend pour la cinquième fois depuis les inondations du 10 novembre 2001. Le choix semble être mûrement réfléchi à la veille de ce que les cercles médiatiques qualifient de précampagne électorale à la présidentielle. Ce quartier, l'ex-bastion de l'ex-FIS et l'éternel fief de l'opposition, a, de tout temps, attiré les convoitises des hommes politiques. Pour certains observateurs avertis, cette escale décidée à la dernière minute apparaît comme un test de popularité pour Bouteflika. Le message est adressé à ses adversaires potentiels. A la grande surprise de tous, Bab El-Oued n'a pas organisé, hier, un bain de foule pour le Président. L'événement s'est déroulé sur l'esplanade de Triolet qui a accueilli un nombre très important d'enfants. Le Président y a inauguré «la fête du livre», une initiative du ministère de la Culture et de la Communication, qui a offert 100.000 livres pour enfants à travers 13 wilayas. Le quartier de Bab El-Oued a bénéficié de 25.000 livres. 5000 pour les bibliobus et 20.000 pour la nouvelle bibliothèque de la commune, qui a constitué la deuxième étape de cette visite. Durant cette tournée, le Président, remarquant des livres en tamazight écrits en caractères latins, aura cette déclaration : «Il faut encourager l'écriture de cette langue en caractères arabes.» Une déclaration qui ne tardera pas à susciter des réactions des milieux politique et culturel.