A-t-on le droit d'imposer aux fillettes certaines pratiques comme le port du hidjab? A Oran, il existe des crèches et des garderies illégales qui accueillent chaque jour des dizaines de bambins en bas âge dont les parents sont de hauts cadres des institutions d'Etat et autres fonctionnaires, sans que ces derniers ne se rendent compte de la supercherie. Les services de l'action sociale de la wilaya d'Oran, qui viennent de se rendre à l'évidence, sont, contre toute attente, plus que décidés à lancer une vaste opération de traque contre l'usage de faux et usage de faux gravissime qui menace des générations entières. De ce fait, une brigade, composée des cadres de ladite direction, psychologues et assistantes sociales, est mise en place. Des sorties effectives sur le terrain sont, à cet effet, prévues dans les tout prochains jours, le but étant de passer à la fois au peigne fin les crèches agréées tout en luttant contre la prolifération des établissements illicites. «Nos visites seront inopinées», indique-t-on. Ces mesures, qui viennent d'être décidées, font suite aux dizaines de réclamations formulées par des citoyens ahuris par les tapages quotidiens et répétés causés par certaines crèches. Des mesures seront, par voie de conséquence, prises contre les fausses garderies d'enfants allant, outre les fermetures, jusqu'aux poursuites judiciaires contre les patrons des établissements non agréés par les services de l'action sociale. Par ailleurs, la mesure annoncée vise à mettre de l'ordre dans un secteur longtemps abandonné, donnant l'occasion aux charognards d'investir dans un créneau hautement sensible, l'éducation des enfants aussi sensible que celui des enfants en bas âge, sans aucune autorisation d'où la source de plusieurs risques comme les intoxications alimentaires et l'apparition et la propagation des maladies infectieuses et probablement des pathologies épidémiologiques parmi les enfants, faute de contrôle et de suivi médical. Ajoutez à cela le manque criant des outils pédagogiques devant être utilisés rigoureusement par les crèches non autorisées. La wilaya d'Oran a agréé, ces derniers temps, près de 200 garderies d'enfants, dont plus d'une vingtaine ont ouvert leurs portes l'année dernière, toutes équipées d'outils nécessaires tel qu'exigé par la réglementation en vigueur. A elles seules, les communes d'Oran, Arzew, Es Senia et Bir El Djir, comptent la moitié de ces garderies. Sur un autre registre, afin de mieux prendre en charge le secteur, les services de l'action sociale viennent d'annoncer plusieurs mesures dont des formations de haut niveau destinées aux personnels exerçant dans les établissements spécialisés pour enfants. Ces formations seront dispensées des cours théoriques et pratiques modernes tout au long des cycles du stage. «Cela donnera une véritable dynamique au secteur qui a été quelque peu délaissé pendant de longues années faute d'une politique réelle de la prise en charge de l'enfance». La garderie d'enfants n'est pas si simple à première vue. Aujourd'hui, il faut dénoncer certaines associations religieuses et caritatives et autres comités de mosquées qui dispensent aux enfants, dont l'âge ne dépasse pas les cinq ans, des cours qui ne répondent à aucune norme pédagogique. Ces mêmes cours sont, dans la plupart des cas, assurés par un personnel bénévole dénué de toute formation pédagogique scientifique, hormis quelques connaissances religieuses non approfondies. Mieux, a-t-on le droit d'imposer aux enfants en bas âge certaines pratiques comme le port du hidjab pour les fillettes? Toute la question est là, tandis qu'il est difficile d'apporter des réponses du fait de l'absence constatée des services en charge du secteur. Les deux problématiques, hautement sensibles, restent posées.