Des syndicats se sont déclarés «sceptiques» quant à la réussite des Assises. «L'objectif de cette rencontre est de mettre en place un nouveau plan de santé s'étalant de 2011 à 2030», a déclaré, jeudi, Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière à l'ouverture de la Conférence nationale sur la politique de la santé et la réforme hospitalière. Cette rencontre s'est déroulée au Palais des nations, à Alger. Elle prendra fin aujourd'hui. L'ouverture s'est déroulée en présence de 1200 congressistes. Parmi les présents figuraient d'anciens ministres et d'éminents professeurs ayant servi la médecine algérienne. Parmi les anciens ministres, il y avait le Pr Mourad Redjimi, le Dr Saïd Barkat, Mohamed Seghir Babès et Abdelhamid Sidi Saïd. La séance d'ouverture a été rehaussée par la présence de figures de proue de la Santé nationale. A la tribune siégeait, aux côtés de Ould Abbès, l'ancien commandant de l'ALN, le Dr Mohamed Toumi. Le Pr Pierre Chaulet, l'un des amis de l'Algérie ayant opté pour la nationalité algérienne, était lui aussi présent. L'évocation de ses deux personnages a soulevé une standing ovation des congressistes. L'assistance comptait aussi, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia ainsi que le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd. Parmi les congressistes, siégeait une dizaine de représentants syndicaux. C'est la précision apportée par le Pr Djidjelli, secrétaire général du Syndicat national des professeurs et docents des sciences médicales (Snpdsm), alors que M.Ould Abbès a cité seulement l'Ugta. «Nous sommes une dizaine de représentants d'organisations syndicales présents», a déclaré le Pr Djidjelli, séance tenante. La réaction du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snsp) ne s'est pas fait attendre. «Nous avons été invités en tant que partenaire social. Il est inadmissible que seul un syndicat (Ugta) soit cité par le ministre», a dénoncé le Dr Lyès Merabet, président du Snpsp. Mieux, il s'est déclaré «sceptique» quant à la réussite de cette conférence. Il a émis des réserves sur la méthode préparatoire de cette conférence. «Nous n'avons pas été conviés aux préparatifs. La manière avec laquelle ont fonctionné les focus groupes chargés de ce volet est à revoir», a-t-il souligné. En ce sens, il a mis l'accent sur les questionnaires arrêtés lors de la phase préparatoire de cette rencontre. «Les questions arrêtées visaient à faire passer un projet élaboré par un groupe au sein du ministère. Le même mode est appliqué aujourd'hui (jeudi)», a fait remarqué le docteur Merabet. Une autre carence: l'absence du Syndicat algérien des praticiens (SAP). «Nous n'avions exclu personne», a déclaré Ould Abbès, lors d'un point de presse animé en marge des travaux. Il a qualifié le débrayage des praticiens d'«illégal». «Nous avons saisi la justice qui a déclaré cette grève illégale», a-t-il fulminé. M.Ould Abbès a accusé le SAP de verser «dans des pratiques politiciennes visant à déstabiliser le pays».