Des indus occupants se sont répartis des petits lopins d'une surface de quelque 200 hectares de terres fertiles. «Nous ne tolérerons plus jamais les constructions illicites», a affirmé le chef de daïra d'Es Senia, M.El Ghali ajoutant, sur un ton irrité, qu'«une bonne partie des squatteurs a été chassée tandis que le reste se fera dans le plus bref avenir». Malgré, la conjoncture particulière, les responsables de la daïra d'Es Senia ne semblent pas se morfondre derrière leurs bureaux en se contentant de suivre l'événement d'un genre particulier. «Les squatteurs, qui seront traduits devant les tribunaux pour avoir porté atteinte aux biens de l'Etat, seront tous chassés, quelles que soient les circonstances et les conséquences», a promis le chef de daïra. Au préalable, plusieurs mesures hâtives ont été décidées à commencer par la centralisation, au niveau de la daïra d'Es Senia, du dossier gravissime, appelé localement «l'attaque exceptionnelle» de Chteibo. Celle-ci a été menée lundi après midi, par près de 250 personnes constituées en groupes, contre une ferme pilote spécialisée dans l'élevage des chevaux et des juments sise à Nedjma (ex-Chteibo), rattachée administrativement à la commune de Sidi Chahmi. Dans leur action, les indus occupants se sont répartis, en petits lopins, une surface de quelque 200 hectares de terres fertiles qu'ils ont clôturées aussitôt mis les pieds dans la ferme et ce, sous les regards ahuris des habitants du quartier multifacettes de Chteibo. Le but est, sans aucun doute, d'installer des bidonvilles en vue d'être éventuellement recensés, la finalité étant bien sûr, de bénéficier d'un logement social. En clair, la lancinante crise du logement a, à ce titre, constitué le socle de l'offensive collective opérée par plusieurs dizaines de familles venues de toutes parts des wilayas de l'Ouest, l'enjeu est de taille. De son côté, la daïra d'Es Senia n'entend pas de la même oreille l'alibi avancé par les assaillants. La même administration réfute le fait accompli et n'est pas prés d'abdiquer comme il était d'usage dans plusieurs autres localités. Ferme dans ses déclarations, le chef de daïra d'Es Senia a, en ce sens, affirmé que «la daïra se charge des attributions des logements, tous les dossiers déposés à notre niveau seront étudiés méticuleusement tandis que les attributions iront à ceux dont le besoin est avéré». «L'attaque de Chteibo», une première dans son genre, a secoué les plus hauts responsables de la wilaya d'Oran, à leur tête le wali Boudiaf Abdelmalek, qui aurait intimé l'ordre de solutionner la problématique en douceur sans trop de fracas vu les circonstances actuelles et la situation quelque peu tendue un peu partout dans le pays. Pour ce faire, la mission a été confiée à la daïra d'Es Senia. Cette dernière semble vouloir cerner, au préalable, toute la question avant de passer à la réplique en usant de tous les moyens et ce, sans pour autant occulter le rôle de premier ordre des services de la municipalité de Sidi Chahmi. «Toute la problématique réside au niveau de la municipalité de Sidi Chami vu sa passivité dans la gestion de l'éradication des bidonvilles», a indiqué un cadre de la wilaya ajoutant que «certains élus locaux sont doublement honnis, ils ne représentent aucune crédibilité vis-à-vis des populations et des autorités hiérarchiques compte tenu de leur échec dans la lutte contre la prolifération des baraquements en tôles». Et ce dernier de s'interroger: «Sinon comment expliquer que la même commune compte encore quelque 5000 taudis alors que les plus hauts responsables du pays ont, à plusieurs occasions, mis l'accent sur le relogement des familles tout en tournant définitivement la page des bidonvilles.» Malgré les différents plans avancés pompeusement, la propagation des bidonvilles prend des courbes fulgurantes. Aux derniers chiffres, quelque 13.000 taudis ont été recensés à travers plusieurs communes de la wilaya d'Oran tandis que l'habitat précaire est à son summum.