L'état d'urgence, en vigueur depuis 1992, ne sera pas levé avant le 12 février. La marche prévue à la même date est toujours interdite. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, est revenu, hier, sur la marche prévue à Alger le 12 février, pour affirmer que cette initiative sera empêchée. «La marche n'est pas autorisée», affirme le ministre devant la presse. Il a eu aussi à s'exprimer sur la demande déposée par les initiateurs de cette marche qui mobilisent de leur côté tous les moyens pour concrétiser leur mouvement. Le ministre ajoute que le wali d'Alger a demandé à la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd) de présenter une nouvelle demande d'autorisation pour tenir un meeting dans une salle. Avec la précision que les initiateurs de la marche n'ont pas encore répondu. Or, ils ont décidé de maintenir la marche. Le président de la République a annoncé récemment, que les marches sont autorisées» dans toutes les villes du pays à l'exception de la capitale. Cependant, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie ne l'entend pas de cette oreille. Même la secrétaire générale du Parti des travailleurs avait déclaré que vu la situation politique et sécuritaire, il est anormal que les marches ne soient pas autorisées à Alger, alors que c'est dans cette ville que toutes les institutions du pays sont érigées et c'est auprès de ces institutions que le citoyen veut déposer ses revendications. Il est clair que beaucoup de leaders de formations politiques cherchent à nourrir les mouvements de protestation dans la capitale qui reste la cible de toutes les activités politiques. En fait, les autorités ont invoqué le risque sérieux de débordement et un scénario qui échapperait au contrôle des services chargés de l'ordre et de la sécurité. Le ministre a eu à s'exprimer sur un autre sujet de l'heure. A propos de l'état d'urgence, le ministre de l'Intérieur a dit qu'une commission sera installée aujourd'hui pour entamer l'élaboration des textes officiels nécessaires à la levée de l'état d'urgence. Elle sera composée de représentants des ministères de la Défense, de l'Intérieur et de la Justice. Cette levée de l'état d'urgence, aura encore à préciser le ministre, ne se fera pas avant le 12 février. C'est dans ce contexte que les initiateurs de la marche qui devrait voir la participation de plusieurs figures politiques et militants d'associations, comptent maintenir l'initiative: «La marche du 12 février sera maintenue», a dit un membre de cette organisation. Or, l'une de ses principales revendications est la levée de l'état d'urgence. Comment les autorités gouvernementales vont-elles procéder pour empêcher la marche? Quelles mesures vont-elles entreprendre? Vont-elles se limiter à rejeter la demande?