Farouk Ksentini invite les parties voulant exprimer leurs revendications à envisager d'autres moyens que les marches. Le premier responsable de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh), Farouk Ksentini, a indiqué hier que les marches sont interdites à Alger pour des raisons sécuritaires. «Un attentat à Alger lors d'une marche peut faire des dégâts humains considérables. La menace terroriste existe toujours tant qu'on n'en a pas terminé avec le dernier des terroristes», a-t-il affirmé lors d'un point de presse improvisé à l'issue d'une conférence organisée dans le cadre de la célébration du 51e anniversaire des essais nucléaires de Reggane (Adrar), au siège de son organisation à Alger. «Pourquoi nous précipiter? il faut procéder par ordre et par étape. Ce refus d'organiser des marches à Alger ne peut être que momentané», a-t-il ajouté. Dans l'état actuel des choses, les marches comme forme de protestation ne sont pas, selon Farouk Ksentini, le moyen adéquat pour exprimer ses revendications. «On ne peut pas dire que nous en avons terminé avec le terrorisme mais nous l'avons sérieusement marginalisé, donc il y a des précautions à prendre dont l'interdiction des marches à Alger...», a-t-il assuré.«Depuis que j'assiste à la vie politique de ce pays, je n'ai jamais vu une marche apporter de vraies solutions à des problèmes. Les gens qui veulent faire des marches, ils ont des revendications, ils peuvent exprimer celles-ci autrement: par la presse, des réunions, des conférences de presse...On peut s'exprimer pacifiquement et utilement», a-t-il souligné. Le président de la Cncppdh a également laissé entendre que l'organisation d'une marche est parfaitement inutile. «Vous parlez de marches, il y a des marches en avant et des marches en arrière. Je pense qu'avec les marches dont vous parlez, vous nous ferez reculer», a-t-il ironisé. Sur la prochaine levée de l'état d'urgence, annoncée jeudi dernier par le gouvernement à l'issue d'un conseil du gouvernement, M.Ksentini fait remarquer: «Il était temps de s'en débarrasser.»