300 blessés dont dix jugés graves et deux dans un état critique, tel est le bilan des échauffourées qui ont éclaté ces deux derniers jours à Akbou. Des échauffourées ont éclaté un peu partout dans la wilaya de Béjaïa. émeutes à Akbou, marche nocturne des étudiants, fermeture de trois facultés au campus universitaire Targa Ouzermour de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, grogne des postiers, des communaux et des paramédicaux, sit-in des bénéficiaires de logements LSP, tel est le climat social qui a caractérisé la wilaya de Béjaïa ces dernières 48 heures. En effet, si la grogne et autres mouvements de contestation se sont déroulés dans le calme à travers plusieurs localités de la wilaya, par contre des heurts violents ont éclaté deux jours de suite à Akbou entre les manifestants et les brigades antiémeute. Les échauffourées ont éclaté suite à la réaction des jeunes d'Akbou qui voulaient exprimer leur soutien et leur solidarité avec les manifestants de la marche d'Alger d'une part, et au marasme social qui touche une grande partie de la population, d'autre part. L'intervention des forces de l'ordre pour disperser la foule n'a fait que jeter de l'huile sur le feu. Le bilan des heurts fait état de 300 blessés, dont dix sont jugés dans un état grave et deux dans un état critique. De leur côté, les étudiants de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa ne décolèrent toujours pas. Dans la foulée de leurs revendications relatives à la nouvelle grille de classification des niveaux, les résidents de la cité universitaire du 17 Octobre ont investi les rues de la ville de Béjaïa en réaction à la répression dont a fait l'objet la marche du 12 février dernier à Alger. Pour la deuxième nuit consécutive, ces étudiants ont opté pour la protestation nocturne. Les universitaires ont bravé le froid et la nuit jusqu'à une heure tardive (1h du matin) pour dénoncer la fermeture du champ politique et syndical et la levée des restrictions qui touchent les libertés individuelles et collectives. Ils ont aussi dénoncé avec force et énergie les manipulations de l'Entv qu'ils accusent dans ses émissions de semer la zizanie entre les Algériens. Les étudiants qui se sont relayés à la tribune, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir avant de se disperser en rejoignant leur cité universitaire dans le calme. Après la fermeture depuis trois jours, des facultés des sciences exactes, de technologie. et des sciences de la nature et de la vie, les étudiants se rassemblent chaque jour pour faire entendre leur voix après plusieurs actions de grève et de protestation. Ils sont en majorité des étudiants des différentes filières de l'ancien système, qui protestent contre la nouvelle grille des niveaux de qualification annoncée dans le décret présidentiel n°10-315 du 13 décembre 2010. «C'est de l'injustice. Après nous avoir imposé le système LMD qui a été dénoncé à temps, voilà les pouvoirs publics qui reviennent à la charge pour nous déclasser», nous déclare un étudiant Son camarade explique: «Il est inconcevable que des magistères (Bac plus 7) et des masters (Bac plus 5 LMD) soient dans la même catégorie. En plus de tout cela, cette nouvelle grille bloque les étudiants, issus du système classique qui veulent postuler au concours de doctorat.» Dans une déclaration sanctionnant leur dernière assemblée générale, les étudiants en question dénoncent les dépassements du département de Harraoubia qui a entaché le statut et l'avenir des futurs diplômés et leur image, déjà ternie par le fléau du chômage. Ainsi, avec la rentrée en lice des communaux et des paramédicaux, les sit-in répétitifs des bénéficiaires de logement LSP qui dénoncent le retard dans la réalisation, des postiers et autres travailleurs des secteurs du bâtiment c'est la contestation sociale qui bat son plein à Béjaïa,