Membre du commando Ali-Khodja, le défunt a participé à toutes les batailles du groupe. Amar Bensalah, dit Nachet, est décédé avant-hier. Le moudjahid a eu droit à un dernier hommage par ses compagnons de lutte au cours d'une émouvante cérémonie d'enterrement qui a eu lieu au cimetière El Alia à Alger. Né le 24 avril 1937 à Alger, le défunt a rejoint le maquis dès les premières années du déclenchement de la Révolution, selon le témoignage de plusieurs de ses compagnons. Seul son chef direct, le commandant Azzedine, s'est abstenu de toute déclaration à la presse. «Je vais publier un article sur le moudjahid dès demain», s'est-il contenté de dire aux journalistes qui sollicitaient son témoignage sur le moudjahid. Le commandant Azzedine est venu assister à l'enterrement en compagnie d'autres amis à l'instar de Abdelhak Bererhi. Bensalah était membre du commando Ali-Khodja. Il a activé dans la Zone I de la Wilaya VI historique, comme en témoigne Mohand Chérif Ould El Hocine. D'autres témoignages ont été livrés par les nombreux moudjahidine présents sur place. On y distingue Mahieddine Allouache, Abdelmoula Mohamed et Mustapha Tounsi ou encore Ali Mebtouche et Boualem Talbi. Omar Ramdane étaient aussi là à côté de dizaines d'autres moudjahidine. Mais ils n'ont pas tous le même souvenir du baroudeur. Certains d'entre eux soulignent qu'il a été blessé, fait prisonnier et condamné à mort avant d'échapper à la sentence. La version n'est pas partagée par tous ses compagnons qui disent ne pas avoir souvenir de cette période carcérale. Ses compagnons sont par contre unanimes pour dire qu'il n'a pas occupé de fonctions importantes après l'Indépendance. Tous lui reconnaissent, néanmoins, un courage exemplaire lors des batailles auxquelles il a eu à participer contre l'ennemi colonial. Il est promu capitaine. Auparavant, il a exercé les fonctions de responsable militaire puis celle de responsable politico-militaire. Il était écouté et respecté des maquisards. Les survivants ne veulent plus attendre leur dernière heure pour qu'on parle d'eux. Abdelmoula Mohamed s'insurge. «Il ne faut pas attendre la mort de nos compagnons pour s'intéresser à eux. L'histoire des moudjahidine doit être écrite au plus vite et leurs témoignages recueillis par les historiens», suggère-t-il. L'homme qui avait un courage exceptionnel et une valeur humaine extraordinaire n'a pas pu livrer son témoignage pour la postérité. On trouve la trace et le portrait de ce moudjahid dans le livre De la résistance à la guerre d'indépendance de Mohand Chérif Ould El Hocine.