Les propos tenus par le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, jeudi dernier, sur les ondes de la Chaîne III, annonçant que l'agrément de nouveaux partis politiques se fera “au moment opportun”, ont fait réagir le PLJ (Parti de la liberté et de la justice). Dans un communiqué parvenu hier à Liberté, le secrétaire général du parti, Mohamed Saïd, critique sévèrement la sortie du ministre. Le responsable du PLJ, qui attend son agrément depuis plus d'une année, affirme que sa structure “rejette cette déclaration” qu'il considère “sans fondement légal puisqu'elle viole l'article 42 de la Constitution et la loi organique sur les partis politiques”. Il précise que “le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales semble ignorer qu'il n'y a pas de moment plus opportun pour l'ouverture du champ politique que la conjoncture actuelle marquée par le réveil des peuples dans notre environnement géographique immédiat”, avant d'ajouter que “le pouvoir, ébranlé par le risque de la contagion, tâtonne, improvise et recule sur tous les fronts en multipliant les mesures d'apaisement social”. Selon Mohamed Saïd, le refus de donner des agréments à de nouveaux partis “constitue à l'évidence un facteur supplémentaire d'aggravation de la tension sociale et du mécontentement populaire”. Il annonce la programmation “dans les jours qui viennent” d'une réunion du bureau du PLJ pour “décider de la riposte appropriée”. De leur côté, les 21 députés signataires de la proposition de loi de la levée de l'état d'urgence (déposée le 1er février dernier) qualifient cette mesure (levée de l'état d'urgence) de “premier acquis sur la voie de la construction de l'Etat de droit”. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, Ali Brahimi, délégué de ces députés, se félicite de la décision du gouvernement de “confirmer par voie d'ordonnance la promesse de la levée de l'état d'urgence”. Il y est noté que “les députés signataires de la proposition de loi considèrent que cet événement est un premier acquis sur la voie de la construction de l'Etat de droit et de la consécration des libertés publiques”. “Il reste, cependant, à espérer que l'Exécutif ne profitera pas du texte visant à donner un fondement légal à l'action antiterroriste de l'armée, pour juguler les aspirations démocratiques de la société”.