Le ministre a confirmé que 40% du programme de logements publics locatifs sont destinés aux jeunes de moins de 35 ans. «Je ne vois pas comment pourra se produire cette histoire de passe-droits», a déclaré hier, le ministres de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa à travers les ondes de la radio Chaîne III en réponse à une question sur la prédominance de passe-droits dans les opérations de distribution de logements sociaux. «Le décret de 1988 qui codifie l'attribution de logements contient une douzaine de paramètres à respecter», fait-il savoir. En reconnaissant toutefois que «l'attribution est un travail fait par les hommes, qui ne peut pas échapper à des insuffisances qu'il y a lieu d'améliorer». Cette réalité est tellement répandue que le squat de logements est devenu un sport national. «L'attribution de logement dépend du relationnel», selon de nombreux observateurs. D'ailleurs, le ministre a reconnu qu'«il est devenu plus facile de réaliser les logements que de les attribuer, l'offre étant plus faible que la demande». «L'attribution se fait par une commission présidée par le chef de daïra qui travaille sur la base des critères notifiés et définis dans le décret de 1988. Il y a des inspections qui se font régulièrement par des structures en charge de cette opération. Je comprends bien qu'il y a des gens qui ont attendu assez longtemps», a-t-il ajouté. Evoquant la réalisation du programme de 1,2 million de logements prévu sur les prochaines années, le ministre a affirmé que les pouvoirs publics feront encore appel aux entreprises étrangères. «Les entreprises algériennes saturées du quinquennat écoulé, auront à assumer une partie du programme 2010-2014, mais nous ferons appel à un apport étranger qui sera bien utile pour utiliser la main-d'oeuvre locale et la valeur ajoutée suscitée par l'activité de ces entreprises étrangères doit rester en Algérie», a-t-il souligné. «50 milliards de dollars est le montant volumineux dégagé pour ce programme représentant 17% du budget global alloué au programme quinquennal qui est de l'ordre de 286 milliards de dollars», selon l'invité de la radio. A la fin du programme 2005-2009, nous avons recensé un peu plus de 31.100 entreprises. Ceci dit, «nous avons été autorisés à faire appel à des moyens de réalisation étrangers en respectant la réglementation algérienne», a-t-il signifié. Interrogé sur la problématique liée à l'accès au logement pour les moins de 35 ans, le ministre a rappelé qu'«à travers le programme 2010-2014, on a retenu la livraison de 1,2 million de logements. Ce n'est pas les 50.000 logements additionnels qui vont régler le problème mais l'ensemble du programme». et de poursuivre: «Ce qui nous reste à livrer durant le quinquennat en cours, pour être au rendez-vous en 2014, c'est un peu plus de 250.000 logements par an. Puisque nous avons livré 190.000 en 2010, on a 4 années devant nous pour livrer le reste à raison de 250.000 logements par an. Pour ce qui est des 50.000 logements, nous avons considéré qu'il y avait une catégorie de jeunes qui n'accèdent pas au crédit. Et, nous avons suggéré cette formule vente à tempérament qui ressemblera probablement à la location vente qui est en cours de discussions». Toujours concernant la problématique inhérente à l'insuffisance de l'offre et l'importance de la demande, le ministre a réitéré que 40% du programme logements publics locatifs, LPA, sont destinés au jeunes de moins de 35 ans. Cette disposition est valable depuis le dernier décret de 2008 qui régit ce segment d'offre. Par rapport au LSP, dont le problème relatif à l'exigence de l'apport personnel est toujours posé d'autant plus que le problème fondamental des jeunes est lié au financement initial exigé au départ, le ministre dira que «ce montant n'a jamais été fixé par quelque texte que ce soit. Je rappelle que le LSP obéit au principe de financement triangulaire, l'apport personnel, l'aide de l'Etat qui est de 700.000 DA qui est complété par le crédit bancaire». «L'apport personnel n'est pas fixé, il dépend de la solvabilité du souscripteur», a-t-il estimé. Mais qui fixe cet apport initial en sachant qu'au niveau de la Cnep, l'apport initial n'est pas exigé? Le ministre n'a pas répondu à cette question. S'agissant de l'habitat précaire, le ministre a annoncé au micro de la radio que «340.000 logements destinés exclusivement à la résorption de l'habitat précaire sont déjà inscrits». Pour le programme quinquennal 2010-2014, l'habitat précaire bénéficiera de 800.000 logements, selon le ministre. Enfin, il est question aussi de garantir le crédit dont «la mise sur pied d'un fonds est retenue par le dernier Conseil des ministres et le département des finances est en train de travailler sur le texte pour pouvoir mettre en oeuvre ce dispositif», a-t-il indiqué.