Les jeunes tentent d'imposer de nouveaux codes et une nouvelle culture musicale, en prise avec leur temps. Marquée par une grande variété de styles, la scène musicale algérienne enregistre chaque jour la naissance de nouveaux groupes de jeunes artistes passionnés, alors que les espaces d'expression font cruellement défaut. Composés généralement de trois à cinq membres, ces jeunes pousses, qui excellent dans des genres musicaux différents, sont le plus souvent animés d'un seul désir, celui de se produire sur scène, pas forcément dans de grandes salles de spectacles tant ils pourraient se contenter d'espaces modestes, mais conviviaux pour y rencontrer d'autres jeunes. Juste pour le plaisir du partage et celui de vivre en communion des moments d'émotion. M'lema, Phénix, Mazal, Caméléon, NR2, Good-Noise, Daz, Impulse, B.B Blues, Paranoïd, ou encore Costa Blanca et bien d'autres. La liste est longue pour ces formations musicales, tous genres confondus, qui forment ce que l'on pourrait qualifier de «nouvelle vague» de musiciens algériens. Avec des fortunes diverses, ces jeunes gens tentent d'imposer de nouveaux codes, une nouvelle culture musicale, en prise avec leur temps. Et chaque groupe oeuvre dans un style propre. Si le gnawi et le rock métal dominent la scène musicale, d'autres groupes de hip-hop, flamenco et de fusion y trouvent leur place pendant que les groupes spécialisés dans le métissage des genres musicaux font une entrée discrète, mais décidée. A les voir répéter dans des maisons de jeunes et autres médiathèques, certains de ces groupes semblent motivés et déterminés à aller jusqu'au bout de leur rêve. Généralement, la «chance» de monter sur scène est offerte à quelques uns de ces groupes par l'établissement Arts et culture et l'Office national de la culture et de l'information (Onci), mais uniquement à Alger, alors que leurs admirateurs se recrutent dans presque toutes les régions du pays. Pour contourner l'écueil des concerts en salle, ces groupes s'en remettent au «monde virtuel» de l'Internet pour la promotion de leurs produits, grâce aux réseaux sociaux ou blogs qui diffusent des extraits vidéo ou sonores de leur rares prestations sur scène ou de leurs enregistrements en studio. Magie du Web, des fans-clubs ont été créés pour certains groupes, même pour ceux qui n'ont pas eu encore l'occasion de se produire sur scène ou sortir un album. Parmi ces groupes, le cas de NR2, une formation atypique qui mérite qu'on s'y attarde. Ce trio composé de Réda, Yousra et Ramzi qui fait dans la chanson à texte dans un style mêlant une variété de sonorités, peine à convaincre les organisateurs d'événements artistiques de les programmer. Pourtant, à voir sa page «perso» et son profil sur des réseaux sociaux, ce groupe semble être apprécié par des centaines de fans. Pour Réda, son fondateur, l'argument selon lequel les jeunes d'aujourd'hui n'apprécient que les ambiances rythmées et fortes en décibels est fallacieux. L'artiste convient tout de même, que cette croyance, répandue, a induit l'apparition «rapide» d'un nombre important de groupes de gnawi ou de rock.