Raina Hak compte parmi les groupes les plus en vue du paysage musical Belabesien. Créé depuis quatre années seulement, le groupe que dirige Hachemi Djellouli, un percussionniste de talent et ancien membre du groupe Raina Rai, est un pur produit du terreau fertile de la créativité musicale dont jouit la région de Sidi Bel Abbès. Vous venez de participer au festival de Timgad avec de jeunes musiciens qui ont fait bonne impression. Peut-on dire qu'une nouvelle aventure Rock-Rai est entrain de commencer ? Je l'espère. Raina Hak est un groupe qui se compose de cinq membres (guitaristes, batteur, claviste). Il a été créé par des musiciens qui, en vérité, se cherchaient les uns les autres avant de se rencontrer, car animés par la même passion qu'est la musique Rai. Dès les premières séances de répétition, les éléments du groupe ont découvert qu'ils avaient beaucoup d'affinités musicales tant sur le plan de l'orchestration que des arrangements. Ce fut le déclic. Ils ont compris alors qu'ils pouvaient faire un bon bout de chemin ensemble. Ils comptent, du reste, aller jusqu'au bout de leur aventure. Comptez-vous rester dans le même registre musical enfanté par Raina Rai, dont vous faisiez partie ? Raina Hak se veut être, tout d'abord, le premier jalon d'une école dont la mission essentielle est de valoriser et d'enrichir le patrimoine musical du terroir, en le protégeant contre toute forme d'altération. Notre voeu le plus cher est de contribuer à la préservation de ce genre musical, son authenticité et son originalité. Pour ce faire, nous nous sommes imposés une règle de base qui nous commande de faire un travail de qualité (orchestration, paroles) afin de répondre au goût du public qui, faut-il le préciser, reste profondément attaché à la tradition musicale populaire du pays. Ceci étant, le groupe Raina Hak détient un répertoire musical assez riche, en ce sens qu'il est constitué d'une variété de chansons inspirées en grande partie du vécu quotidien, des aléas de la vie et des vicissitudes du temps. Raina Hak vient d'enrichir son répertoire par l'enregistrement d'un nouvel album intitulé Nichéne (exact, ndlr) qui sera édité prochainement. Quels sont justement vos projets ? Pour diversifier les sonorités musicales, nous comptons élargir le groupe par l'introduction de nouveaux éléments maîtrisant les instruments à vent (cuivre), tels que la trompette, le saxophone ténor, etc. Je dois dire qu'un groupe musical doit se construire perpétuellement, se perfectionner et se remettre en question pour pouvoir aller de l'avant et même s'investir dans la création, la composition et l'interprétation. Nous sommes résolus à offrir au public tout ce que nous savons faire. Car pour nous, le public est avant tout la raison d'être du groupe Raina Hak. Quelle est votre perception de l'activité culturelle dans son ensemble ? En dépit d'un certain regain d'activités organisées ça et là, l'animation culturelle reste, il faut le préciser, circonstancielle et occasionnelle. Il faut rompre avec cette situation qui n'est pas de nature à favoriser l'instauration d'un environnement culturel propice à l'éclosion des talents. L'animation culturelle mérite d'être redynamisée à bien des égards, en ouvrant davantage les espaces d'expression artistique aux jeunes talents pour leur permettre de donner la pleine mesure de leurs capacités et de leur savoir-faire.