Des centaines d'étudiants ont observé hier un rassemblement devant le ministère de l'Eneignement supérieur. Ils étaient des centaines. Ils sont venus des grandes écoles; de l'Ensh, l'Ensa, l'Enssea, l'Enstp, l'Epau, l'Enp, l'Ensmal et des Universités pour observer une journée de colère et appeler au départ du premier responsable de leur tutelle, M.Rachid Harraoubia. En fait, les étudiants ne croient plus aux promesses verbales de leur ministre. Leur révolte se radicalise de plus en plus et le mouvement de protestation gagne du terrain. L'abrogation du décret 10-315 et la publication au Journal officiel, doit fixer la demande faite à la tutelle de l'obtention d'un double diplôme permettant l'équivalence entre l'ingéniorat et le master 2, l'accès des mêmes ingénieurs aux mêmes avantages que les étudiants inscrits en master, l'ouverture du concours du magistère, dans toutes les filières et enfin associer les représentants des étudiants dans les conférences régionales et nationales du secteurs de l'enseignement supérieur. Ce sont autant de revendications avancées par les étudiants. La satisfaction des revendications sus-citées, selon les différents délégués, est la seule clé leurs permettant de reprendre leurs cours. Hostiles à l'égard de M.Rachid Harraoubïa, les protestataires n'ont pas manqué de qualifier ce dernier d'être à l'origine de la dégradation du niveau de l'Université algérienne, et ce, sur tous les plans. «L'aspect quantitatifs pour justifier des réformes vouées, d'avance à l'échec, a été mis au-devant, et ce, au détriment de l'aspect qualitatif», a souligné L. Ibttissam, membre du comité autonome de Bouzaréah. Et de poursuivre: «Demain, nous reviendrons encore plus massivement pour exiger le départ de M.Rachid Harraoubïa». «Harraoubïa dégage! par conscience et devoir fais tes bagages!», ont été autant de slogans scandés par les étudiants. Les délégués rencontrés, déplorent l'attitude «peu respectueuse et responsable» de leur tutelle à l'adresse des forces vives du pays. «M.Rachid Harraoubia s'est montré plutôt comme destructeur, par excellence, de l'Université algérienne», a déclaré A. Hafid, délégué de la grande école (Ensh), abondant ainsi: «Nous avons organisé, depuis le 7 février dernier une dizaine de sit-in devant le département du ministre. Des délégués sont venus des quatre coins du pays pour exprimer, à leur tour, leur souci. Néanmoins, le ministre s'est campé dans un silence scandaleux». Lui emboîtant le pas, K. Farid, délégué de l'Enssea, a fait savoir qu'en plus du silence du ministre, il est à signaler que ce dernier a même refusé de les rencontrer. «Même la demande officielle, introduite par la Coordination auprès du ministère dans l'espoir de rencontrer le ministre, demeure sans suite. Car même la réponse nous est parvenue par le biais de la police», a regretté le délégué de l'Enssea. En ordre de bataille, depuis le 7 février dernier, toutes les grandes écoles et universités, à travers le territoire national, observent un arrêt de cours et des journées de protestation.